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"La Playa D.C.", le malaise des Afro-colombiens

Le premier long-métrage de Juan Andrés Arango explore avec subtilité le malaise des jeunes Afro-colombiens dans la ville de Bogota.
Article rédigé par franceinfo - Philippe Triay
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
extrait de "La Playa D.C." de Juan Andrés Arang
 (Jour2fête)
"La Playa D.C." Un film de Juan Andrés Arango  - Avec Luis Carlos Guevara, James Solis, Andrés Murillo  - Sortie en salle le 17 avril
Durée : 1h 30 min  Colombie/France/Brésil Production : Burning Blue, Septima Films 
  (Jour2fête)
A l’affiche de la sélection officielle Un certain regard au Festival de Cannes en 2012, "La Playa" est maintenant diffusé sur les écrans français. Tourné avec des acteurs non professionnels venus de la périphérie de Bogota, La Playa flirte avec le réalisme social, sans tomber pour autant dans la caricature et les clichés. Bien au contraire.

Le film nous conduit parmi la communauté afro-colombienne de Bogota. Traditionnellement, les Noirs vivent plutôt sur les côtes Pacifique et Caraïbe du pays. Mais la guerre civile larvée ainsi que les multiples trafics de drogue qui sévissent en Colombie ont entraîné le déplacement de quelques 300.000 Afro-colombiens vers la capitale dans les années 90 et 2000. Rédemption

« La Playa explore le thème universel de la recherche de lieux d’appartenance, un thème qui concerne tous les adolescents mais dans un contexte très particulier, celui d’une ville où la migration afro-colombienne est en train de transformer l’identité culturelle urbaine », explique le réalisateur Juan Andrés Arango.

Dans le quartier majoritairement noir de La Playa, les jeunes se débrouillent comme ils peuvent. Déscolarisés pour la plupart, subissant le racisme, la discrimination et le harcèlement policier en ville, ils font de petits boulots ou vivent du commerce de la drogue.

Tomás, le principal protagoniste du film, est mis à la porte de chez lui, suite à une dispute avec son beau-père. Au rythme d’un rap afro-colombien, la caméra suit son errance dans les rues de Bogota et sa recherche de son jeune frère toxicomane. Tomás a une passion héritée de sa mère : la coiffure, mais pas n’importe laquelle. Une coiffure artistique et hautement symbolique, celle qui dessine de subtils motifs inspirés des itinéraires que devaient emprunter les fugitifs du temps de l’esclavage. Son art sera sa rédemption dans une cité impitoyable pour les laissés-pour-compte.

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