"La Braconne" : un western moderne qui vise juste
Comédie dramatique de Samuel Rondiere – avec Patrick Chesnais, Rachid Youcef et Audrey Bastien – durée : 1h22 – Sortie : 2 avril 2014
Synopsis : Driss, pas vingt ans, vit de petits rackets et d'expédients. Il croise la route de Danny, voleur fatigué, qui arpente les zones commerciales au volant de sa vieille Merco. Sous la houlette de Danny, le jeune Driss, frimeur et naïf, fait ses classes et apprend quelques ficelles. Le monde violent où l'emmène peu à peu le vieux truand va mettre un terme à l'insouciance du jeune homme...
Des dialogues ramassés, de longs silences, et une image qui fait mouche, captant l'ambiance très particulière de ces zones périurbaines, ni-villes, ni-campagnes. Derrière un ressort classique – la constitution d'un duo forcément déséquilibré, Danny en fin de course et Driss à peine sorti de l'adolescence – c'est un film original qui naît. Patrick Chesnais est magnifique dans la peau de cet arnaqueur fatigué et attachant, qui cherche à se refaire après l'arrestation de son équipier historique. Pourquoi jette-t-il son dévolu sur Driss (Rachid Youcef), gamin frimeur et illettré, toute petite frappe de la cité ? Les choses ne sont pas dites, mais Chesnais a choisi son successeur, sans doute a-t-il trouvé chez lui les signes de sa propre fragilité.
Toujours noir, parfois violent, la Braconne se distingue essentiellement par son esthétique épurée, la qualité de son improbable duo d'acteurs et sa capacité à éviter les lieux communs, les stéréotypes. Sans être révolutionnaire, le film occupe un espace finalement peu exploré jusque là.
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