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"L'Ecole buissonnière" : François Cluzet et Eric Elmosnino en Solognots pur jus

Nicolas Vanier à la fibre naturelle et animalière avec des documentaires ou des fictions tels que "L’Odyssée sauvage", "Belle et Sébastien" ou "Loup". Avec "L'Ecole buissonnière", il revient dans sa région natale, la Sologne, avec un récit sur un petit orphelin des années 30 initié aux choses de la vie et de la nature, une belle distribution et des images idylliques.
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 3min
François Cluzet et Eric Elmosnino dans "L'Ecole buissonnière" de Nicolas Vanier
 (Radar Films/ Jean-Michel Turpin)

Nostalgie rafraîchissante

On entend d’ici les quolibets, ciblant des acteurs, François Cluzet et Eric Elmosnino, forçant le trait d’un naturalisme de pacotille sur fond de cartes postales évocatrices d’une Sologne sauvage, brumeuse et romanesque. Cela serait passer à côté du plaisir, certes naïf, mais oh combien rafraîchissant, d’assister à un conte moral enluminé des très belles images concoctées par un des plus grands cinéastes animaliers, Laurent Charbonnier ("Les Animaux amoureux", "Les Enfants du marais"…), habitant de la région.

"L'Ecole buissonnière" renoue avec une tradition du cinéma français un peu surannée, mais que l’on retrouve avec une nostalgie certaine pour ceux qui  y sont sensibles, et la découverte d’une histoire merveilleuse pour les plus jeunes. Sans parler de l’évocation d’une région à laquelle Nicolas Vanier rend un hommage non dissimulé, au risque de l’enjoliver, tant dans ses images que dans les émotions. Mais ces "défauts" participent des qualités d’un film positif, ce qui ne court pas tant les rues aujourd’hui. Et se laisser porter par lui donne du baume au cœur.

Jean Scandel et Valérie Karsenti dans "L'Ecole buissonnière" de Nicolas Vanier
 (StudioCanal/Eric Travers/Radar Films)

Exotique

Les acteurs, s’y donnent à cœur joie : Cluzet en Raboliot qui berne le garde-chasse Elmosnino en lui faisant porter des cornes dignes d’un cerf avec sa femme Valérie Karsenti, et en toile de fond une histoire de famille romanesque autour du grand propriétaire, François Berléand. Quant au petit Jean Scandel, il a la vivacité et la juvénilité propres à la découverte du monde dont il est le messager.
"L’Ecole buissonnière" repose sur des fondamentaux du cinéma familial, tout en renvoyant au classique qu’est "La Règle du jeu" (1939) de Jean Renoir, en montrant ces Parisiens qui, depuis la fin du XIXe siècle, se rendent en Sologne pour chasser comme dans un Far West à 200 kilomètres de la capitale. La carte postale est pleine de charme, les personnages sont truculents, l’histoire touchante et mélodramatique en diable. Exotique en ces temps si moroses.
"L'école buissonnière" : l'affiche
 (StudioCanal)

LA FICHE

Genre : Comédie dramatique
Réalisateur : Nicolas Vanier
Pays : France
Acteurs :  François Cluzet, Jean Scandel, Eric Elmosnino, Valérie Kasenti, François Berléand
Durée : 1h56
Sortie : 11 octobre 2017

Synopsis : Paris 1930. Paul n’a toujours eu qu’un seul et même horizon : les hauts murs de l’orphelinat, sévère bâtisse de la banlieue ouvrière parisienne. Confié à une joyeuse dame de la campagne, Célestine et à son mari, Borel, le garde-chasse un peu raide d’un vaste domaine en Sologne, l’enfant des villes, récalcitrant et buté, arrive dans un monde mystérieux et inquiétant, celui d’une région souveraine et sauvage.L’immense forêt, les étangs embrumés, les landes et les champs, tout ici appartient au Comte de la Fresnaye, un veuf taciturne qui vit solitaire dans son manoir. Le Comte tolère les braconniers sur le domaine mais Borel les traque sans relâche et s’acharne sur le plus rusé et insaisissable d’entre eux, Totoche. Au cœur de la féérique Sologne, aux côtés du braconnier, grand amoureux de la nature, Paul va faire l’apprentissage de la vie mais aussi celui de la forêt et de ses secrets. Un secret encore plus lourd pèse sur le domaine, car Paul n’est pas venu là par hasard…

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