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"Je promets d'être sage" : Pio Marmaï et Léa Drucker dans un conte de la folie ordinaire

Le burn-out d'un metteur en scène de théâtre survolté, décidé à jeter l'éponge pour enfin vivre une vie qui lui assurera tranquillité, sécurité et points de retraite.

Article rédigé par Laurence Houot
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2 min
Affiche du film  "Je promets d'être sage", de Ronan Le Page (août 2019) (Apollo Films)

Après la réalisation de trois court-métrages, Ronan Le Page signe Je promets d'être sage, son premier long, une jolie comédie sur la folie ordinaire, avec Pio Marmaï et Léa Drucker, un duo de cinéma réussi entouré par une belle galerie de personnages. En salles le mercredi 14 août.

Ouverture du film : Franck est en surchauffe. Il éructe en coulisses, hurle sur ses comédiens, se jette comme un dément sur le public… Bref, il est "au bout de sa vie". Metteur en scène de théâtre depuis 15 ans, son travail engagé, provocateur et un brin exubérant, ne convainc ni le public ni les critiques. Éreinté, il décide de tout larguer, et se fait engager comme agent de surveillance dans un musée de province.

Franck espère ainsi construire une vie stable, plus sereine. et c'est donc avec enthousiasme, et surtout une bonne dose d'auto-persuasion, qu'il s'installe dans sa nouvelle existence, "sur sa petite chaise, avec son petit uniforme", comme dirait sa sœur, sceptique. Mais le musée et ses occupants, et notamment Sibylle, une surveillante "borderline", vont bien vite se révéler beaucoup moins tranquilles qu'ils n'y paraissent…

Conte de la folie ordinaire

Ce premier film de Ronan Le Page est une comédie tendre sur la folie, celle qui ne se voit pas au premier coup d'œil. Dans un musée, ce lieu "poétique, cinégénique, à l’abri du monde, mais qui peut être aussi très étouffant", le réalisateur, met en scène une galerie de personnages fragiles, écorchés par la vie. Au milieu de ce monde clos peuplé d'êtres névrosés, Franck et Sybille se trouvent, l'un mettant en scène la dinguerie (parfois inquiétante) de l'autre dans une rocambolesque arnaque.

Franck retrouve son goût pour la mise en scène et la fiction, mais sous une autre forme, à travers la relation qu’il entretient avec Sibylle. Il redevient metteur en scène, elle devient sa muse.

Renan Le Page  

Réalisateur

Interrogeant le spectateur sur la normalité, et son pendant la folie, le réalisateur pose un regard bienveillant sur ses personnages, leurs fêlures, insistant davantage sur la drôlerie de leurs comportements que sur la tragédie de leurs vies laborieuses. Il ne donne pas toutes les clés, laissant au spectateur le soin d'imaginer l'avant et l'après de ces vies "inadaptées", atterries dans ce lieu clos, hors du monde qu'est le musée. 

Un peu lent au démarrage après une scène d'ouverture décoiffante, le film trouve son rythme avec la rencontre de ces deux personnages déjantés, incarnés par Léa Drucker et Pio Marmaï, excellents dans leur interprétation de ce trop-plein de vie qui peine à entrer dans les cases d'un monde formaté.

Affiche du film  "Je promets d'être sage", de Ronan Le Page (août 2019) (Apollo Films)

La fiche

Genre : Drame, Comédie 
Réalisateur : Ronan Le Page
Acteurs : Pio Marmaï, Léa Drucker, Mélodie Richard, Gilles Privat, Florence Janas, François Chattot, Céline Toutain, Philippe Dusseau, Thomas Drelon, Xavier Berlioz Pays : France
Durée : 1h 32min
Sortie : 14 août 2019
Distributeur : Apollo Films
Synopsis :  après des années de galère dans le théâtre, à bout de nerfs, Franck plaque tout !  Il aspire à une vie qui se tienne enfin et accepte un poste de gardien de musée loin de Paris, au calme. C’était sans compter sur Sibylle, une agent de surveillance caractérielle qui va lui mener la vie dure et tout faire pour le décourager. Ils vont pourtant être amenés à s’allier pour monter une petite escroquerie. Une chance peut-être de reprendre leurs vies en main…

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