"Je fais le mort":François Damiens et Géraldine Nakache enquêtent en mode mineur
De Jean-Paul Salomé (France), avec : François Damiens, Géraldine Nakache, Lucien Jean-Baptiste - 1h45 - Sortie 4 décembre 2013
Synopsis : A 40 ans, Jean, comédien, est dans le creux de la vague. Il court le cachet sans succès. Au pôle Emploi Spectacle, sa conseillère lui propose un job : prendre la place du mort pour permettre à la justice de reconstituer les scènes de crime. Son obsession du détail bluffe les enquêteurs et va permettre à Jean de revenir sur le devant de la scène dans une affaire délicate à Megève, hors saison, suite à une série de meurtres…
Le sujet est bien ancré dans la conjoncture : les difficultés à trouver un emploi, comme acteur ou autre. Jean (François Damiens), comédien, récipiendaire d’un César du meilleur espoir masculin, ne trouve pas de rôle, et se trouve cantonné dans les seconds couteaux des séries télévisées. L’appel qui lui est fait pour jouer les victimes dans le cadre de reconstitutions judiciaires de meurtre est bien réel, de véritables acteurs y ayant eu recours. Bon sujet, donc, d’autant que François Damiens sous cette défroque convient parfaitement, comme Géraldine Nakache dans celle de la juge d’instruction.
Leur rencontre est bien amenée, avec un François Damiens gouailleur et dragueur, renvoyé dans les cordes manu-militari par Géraldine Nakache. Leurs retrouvailles dans le cadre de l’enquête sont attendues, mais naturelles. Le cadre d’une station de sports d’hiver hors saison est également bienvenu. Une fois la situation installée, Jean-Paul Salomé parvient à relancer l’intrigue en montrant un acteur qui doit jouer le mort, intervenant constamment , devenant envahissant dans le déroulement de l’enquête. D’où un ressort comique efficace entre un François Damiens qui joue l’Auguste et une Géraldine Nakache dans le rôle du clown blanc. Petit écran
Ce potentiel comique efficace est alimenté d’une enquête policière qui ne l’est pas moins. Le rôle de Lucien Jean-Baptiste, en policier, créé le lien sur un registre plus dramatique, puisqu’il est au cœur des mobiles du crime. Cette relance de l’intrigue est d’autant bienvenue qu’elle s’effectue sur un mode dénué du ton de comédie qui domine le film. Un mélange bien orchestré qui joue bien sur les deux tableaux. L’enjeu reste néanmoins le rapprochement entre l’acteur et la juge d’instruction, moins convaincant, mais dont on espère la concrétisation jusqu’à la fin.
Demeure toutefois dans ce script plutôt bien écrit, une réalisation à minima qui relève plus du téléfilm que du cinéma. « Je fais le mort » est majoritairement filmé en plans moyens, format adapté au petit écran, les comédiens ne font guère d’efforts pour être dans leur registre, et la portée du film reste limitée. Il ne serait pas étonnant de voir les Etats-Unis l’adapter à leur format.
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