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« Jason Bourne : l’héritage » : Jeremy Renner hérite de Matt Damon

De Tony Gilroy (Etats-Unis), avec : Jeremy Renner, Rachel Weisz, Edward Norton - 2H16 - Sortie : 19 septembre
Article rédigé par franceinfo - Jacky Bornet
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Jeremy Renner dans "Jason Bourne : l'héritage" de Tony Gilroy
 (Universal Pictures International France )

Synopsis : On croyait tout connaître de l'histoire de Jason Bourne et de son passé d’agent tueur malgré lui. Mais l’essentiel restait à découvrir. Le programme Treadstone dont Jason était le cobaye n’était que la partie émergée d’une conspiration plus ténébreuse, ourdie par d’autres branches du gouvernement et mettant en jeu d’autres agences de renseignement, d’autres programmes militaires, d’autres laboratoires secrets, mais aussi d'autres hommes…

Un nouveau bébé
« Jason Bourne : l’héritage », projeté en « Première » à Deauville, a été un choc. Tony Giroy, qui a scénarisé deux films de la franchise « Jason Bourne », passe à la réalisation du bébé auquel il a participé à la création, dans des conditions difficiles. Exit Matt Damon, acteur en titre : ce n’est pas une mince affaire. Giroy a d’autre part deux autres thrillers en poche comme réalisateurs (« Duplicity » et « Michael Clayton »). Avec ce Jason Bourne atypique, il voit les chances de se voir reconnaître comme un bon faiseur, la meilleure porte pour un obtenir un CDI à Hollywood. Passage réussi.

Pour se faire, il prend pour remplacer Matt Damon dans le rôle d’un agent secret pris dans le labyrinthe d’un complot militaro-politique, Jeremy Renner, nouveau gros bras de la scène hollywoodienne. Un tel remplacement suppose une justification. On n'escamote pas le jeu d’une endive par celui d’un bison d’un claquement de doigt. Ce n’est pas Damon qui a fait le succès de Jason Bourne, mais ses scénarios. Et Giroy en a écrit deux. En passant à la réalisation il a voulu donner du peps à la série, et il a eu raison, d’autant que le script auquel il a participé, lui réussit.

Jeremy Renner, et Rachel Weisz dans "Jason Bourne : l'héritage" de Tony Gilroy
 (Universal Pictures International France)

Bourne dopé à la testostérone
« Jason Bourne : l’héritage » marque indéniablement un démarquage par rapport aux trois autres films de la série. Par son envergure visuelle, il se positionne comme un blockbuster, avec lesquels les majors ont tant de mal en ce moment, ces derniers se trouvant la plupart du temps financièrement mal amortis. Le film d’espionnage ne convient guère à de telles dimensions spectaculaires, et réaliser un Jason Bourne sous cet angle est très risqué. La critique ne s’est pas faite attendre, reprochant le dopage à la testostérone du film.

Quelle erreur ! Les scénarios estampillés « Jason Bourne » - pompés chez Philip K. Dick - se trouvent propulsés, dans cet « Héritage »,  avec un art du mystère entretenu,  jusqu’à une dynamisation de l’action toujours renouvelée. Jason Bourne avait le potentiel d’un nouveau James Bond, il y atteint avec ce quatrième opus. D’aucuns diront le contraire, mais ils ne pourront renier la beauté des scènes en Alaska du début du film, le tordu des explications scénaristiques – comme dans tout film d’espionnage -, l’extraordinaire morceau de bravoure de la poursuite à Manille… Beau, passionnant et spectaculaire : Jason Bourne reloaded !

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