"Iron Man 3" : l'homme de fer aux abonnés absents
De Shane Black (Etats-UNis), avec : Robert Downey Jr., Gwyneth Paltrow, Don Cheadle, Ben Kingsley, Rebecca Hall - 2h10 - Sortie : 24 avril
Synopsis : Tony Stark, l’industriel flamboyant, alias Iron Man, est confronté à un ennemi qui attaque sur tous les fronts. Lorsque son univers personnel est détruit, Stark se lance dans une quête acharnée pour retrouver les coupables. Dos au mur, il ne peut plus compter que sur ses inventions, son ingéniosité, et son instinct pour protéger ses proches. Alors qu’il se jette dans la bataille, Stark va enfin découvrir la réponse à la question qui le hante secrètement depuis si longtemps : est-ce l’homme qui fait le costume ou bien le costume qui fait l’homme ?
« Kiss Kiss Bang Bang » de Shane Black ne nous avait pas enthousiasmés, son « Iron Man 3 » non plus, alors que la critique l’accueille plutôt bien. Sans doute par rapport aux précédentes aventures de l’homme de fer, très indigestes au regard du premier film, très réussi, de John Favreau. N’en reste pas moins que la dimension humoristique reposant sur la prestation de Robert Downey Jr. reste le meilleur atout du film. Mais quant à la présence de l’homme de fer à l’écran, elle est quelque peu usurpée, celui-ci pouvant être remplacé par n’importe quel autre héros, en raison d’un scénario mal adapté au personnage.
Pourtant l’on nous dira « Est-ce l’armure qui fait l’homme ou l’homme qui fait l’armure », dilemme au centre de cet « Iron man 3 ». Intéressant. Une question qui hante tous les super-héros, avec leur costume, distinguo schizophrénique de tous les super héros. Sur la question, on a déjà donné depuis le « Batman » de Tim Burton en 1989 qui a relancé la vague très lucrative, sans fin depuis. Le premier « Iron man » touchait juste par l’originalité de ton avec l’humour imparable et suffisant du personnage de Tony Stark, remarquablement tenu par Robert Downey Jr. Mais aussi grâce à un scénario malin où l'actualité (le conflit afghan, les ventes d’armes, la politique américaine) intervenait. Le deuxième fut un fiasco, justement par manque de scénario. Imposteur
Le scénario d’ « Iron man 3 » c’est donc retranché sur la lecture psychanalytique du super-héros, valeur sûre du sujet. A ce propos, restez jusqu’au terme du générique de fin du film, où l’on voit Tony Stark sur le divan de son psy, confirmant que sa voix off tout le long du film transcrivait sa séance. Son praticien est d’ailleurs endormi, presque comme nous, le long de ce film imposteur. Le problème, c’est que dans son intrigue, l’homme de fer n’est pratiquement pas présent dans son rôle, celui-ci pouvant être troqué contre n’importe quel autre. Il n’y a rien de caractéristique à « Iron Man » dans ce film. Il n’apparait pratiquement pas dans le costume d’ailleurs. Symptôme de son absence : sa subtilisation par la multitude de ses avatars issus de son laboratoire à la fin du film. Comme pour la combler. Sauf dans une magnifique séquence où il repêche dans le vide des voyageurs tombés d’un avion de grande ligne, qui n’a rien à voir avec l’intrigue. Marge, elle aussi, symptomatique.
Sinon, reste la bonne idée de faire revêtir l’armure par la fiancée de Stark (Gwyneth Paltrow), ce qui est encore symptomatique de l’absence d’Iron Man du film. Ou celle du coup de théâtre dont on vous réserve la surprise, avec un Ben Kingsley, dans le rôle du méchant, aux petits oignons. Donc, peut mieux faire, avec une telle manne. La veine n’en reste pas moins inépuisable avec un « Thor 2 » pour cette année et un "Avenger 2" dans la foulée en 2015. Les héros Marvel n’ont pas fini de nous envahir. Ce qui compte, c’est qu’ils soient un peu mieux trempés.
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