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"Invincible" : Angelina Jolie signe un superbe biopic sur Louis Zamperini

Après le conflit bosniaque dans "Au pays du sang et du miel", Angelina Jolie s'attaque à la seconde guerre mondiale, avec Invincible", dans son deuxième film comme réalisatrice, en retraçant l'incroyable histoire de Louis "Louie" Zamperini, champion olympique du 1500 mètres en 1936 et prisonnier de guerre martyre durant la guerre de Corée : un film fou sur une histoire de fou.
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Jack O'Connell dans "Invincible" de Angelina Jolie
 (Universal Pictures )
La note Culturebox
4 / 5                  ★★★★☆

De Angelina Jolie (Etats-Unis), avec : Jack O'Connell, Domhnall Gleeson, Garrett Hedlund, Miyavi, Jai Courtney, Finn Wittrock - 2h17 - Sortie 7 janvier 2014

Synopsis : L'incroyable destin du coureur olympique et héros de la Seconde Guerre mondiale Louis "Louie" Zamperini dont l'avion s'est écrasé en mer en 1942, tuant huit membres de l'équipage et laissant les trois rescapés sur un canot de sauvetage où deux d'entre eux survécurent 47 jours durant, avant d'être capturés par la marine japonaise et envoyés dans un camp de prisonniers de guerre.

Une affaire de femme
Il est étonnant de voir une femme réalisatrice et aussi glamour qu'Angelina Jolie s'emparer d'un sujet aussi testostéroné que "Invincible". Son premier film, "Au pays du sang et du miel" traitait déjà de la guerre en Bosnie, mais avait un regard de femme, concernant les affres de l'une d'elles dans le conflit. Kathryn Bigelow relève d'une filmographie un peu similaire avec "Zero Dark Thirty", sur la traque de Ben Laden, ou "Démineurs", concernant les accros au déminage dans les conflits moyen-orientaux, ou même "Strange Days", film de science-fiction d'action musclé.

Reportage : Pascale Deschamps 


La réalisation d'Angelina Jolie est étonnante, ouvrant son film sur une attaque de bombardiers américains sur une île japonaise, d'une très grande virtuosité technique. On s'attendait pas à une telle entrée en matière de la part d'une réalisatrice, avec une franche violence et une virtuosité technique éblouissante, sans doute en raison de préjugés supposant que la guerre est une affaire d'hommes. La maestria d'Angelina Jolie dans la réalisation de cette scène d'introduction prouve le contraire, comme l'a fait auparavant Kathryn Bigelow. "Que les hommes sont bêtes", comme disait un film de Roger Richebé de 1957…

Miyavi et Jack O'Connell dans "Invincible" de Angelina Jolie
 (Universal Pictures )

Metteuse en scène
Angelina Jolie a déclaré vouloir à l'avenir se consacrer plus à la réalisation qu'à l'actorat. "Invincible" lui donne raison, tant elle fait preuve de talent en la matière. Même si son film demeure d'une facture classique, elle fait montre d'une maîtrise de tous les instants, à chaque étape de son récit : l'emplacement de la caméra, le cadre, la direction d'acteurs, le rythme… D'autant que le tournage relève d'une grande complexité, avec ses combats aériens, la dérive des naufragés en mer, la violence des rapports carcéraux. On pense à "Furyo" (1983) de Nagisa Oshima, dans la relation entre Zamperini et son geôlier, mélange d'attirance-répulsion que galvanise le visage d'adolescent de Myavi, remarquable dans un premier emploi à l'écran, jusqu'ici leader d'un groupe virtuose de rock japonais.

Le film emporte du début à la fin, par l'ampleur de sa mise en scène et la prestance de ses acteurs, comme également Jack O'Connell, vu dans le récent "71" sur le conflit irlando-britannique, dans un rôle très physique. "Invincible" retrace un destin exceptionnel, d'une impitoyable cruauté, dont Angelina Jolie s'est emparée avec talent d'après le best seller éponyme de Laura Hillenbard (encore une femme), en profitant de la participation au scénario de Joel et Ethan Coen. Le résultat est à la hauteur des espérances : irrésistible.

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