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"Honeyland" : un documentaire multiprimé, hymne à l'agriculture traditionnelle

Le film de Tamara Kotevska et Ljubomir Stefanov touche notamment par sa photographie qui capture la beauté et l’immensité des pays macédoniens.

Article rédigé par franceinfo Culture - Marine Langlois
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Hatidze est l'une des dernières personnes à récolter le miel de manière traditionnelle. Son parcours est raconté dans "Honeyland". (Trice Films : Apolo Media)

Bienvenue à Bekirliya, un village dans les tréfonds de la Macédoine où les habitants se comptent sur les doigts d’une main. C’est ici que nous emmène Honeyland, le documentaire déjà primé, réalisé par le duo macédonien Tamara Kotevska et Ljubomir Stefanov. En 2020, il est nommé pour deux Oscars – meilleur documentaire et meilleur film étranger – et gagne le Grand prix du Jury au Festival américain Sundance. Honeyland convainc et séduit surtout grâce à sa photographie splendide.

Récolter le miel de manière traditionnelle 

Hatidze est la femme aux abeilles. Elle et sa mère Nazife, 85 ans, sont les dernières habitantes de Bekirliya, ce village qui semble à des années lumières de la civilisation moderne. Hatidze est l’une des rares personnes qui continue à récolter le miel de manière traditionnelle. Seule, elle va dans les montagnes désertiques de Macédoine s’occuper des nids d’abeilles cachés dans les rochers. Sans protection et avec seulement sa passion, elle semble en parfaite communion avec les abeilles.

En plus de son miel, qu’elle va vendre dans la grande ville la plus proche, Hatidze doit s’occuper de sa mère, alitée et aveugle. Une relation tendre et touchante qui est comme un fil rouge dans ce documentaire. Leur havre de paix, Bekirliya, est perturbé quand une famille turque avec ses sept enfants s’installe à côté de chez elles. Hatidze se lie d’amitié avec les petits mais la relation entre voisins se dégrade quand le père de famille, Hussein, commence à produire du miel.

Une photographie resplendissante 

Honeyland célèbre l’agriculture traditionnelle, représentée par Hatidze, et veut dénoncer le monde capitaliste qu’incarne Hussein. Si ce dernier veut produire le plus rapidement possible, Hatidze veille à toujours laisser la moitié de son miel aux abeilles, pour qu’elles puissent survivre. Cette confrontation entre deux manières d’appréhender la nature est le point central du film. On regrette qu’Honeyland se concentre parfois trop sur ces fameux voisins au détriment d’Hatidze qu’on aurait aimé suivre plus longuement.

"Honeyland" montre l'opposition entre le capitalisme et l'agriculture traditionnelle.  (Trice Films : Apolo Media)
Le documentaire n’en reste pas moins resplendissant grâce à sa photographie qui capture la beauté et l’immensité des pays macédoniens. Les plans sont souvent fixes pour laisser aux spectateurs le temps d'admirer, et les dialogues – dans un ancien dialecte local turc - peu nombreux. En sortant de la salle, la beauté de la nature reste en tête et le bourdonnement des abeilles dans les oreilles.

"Honeyland" est à retrouver en salles le 16 septembre. (KMBO Films)

La fiche

Genre : Documentaire
Réalisateurs : Tamara Kotevska, Ljubomir Stefanov
Pays : France
Durée : 1h26
Sortie : 16 septembre 2020
Distributeur : KMBO

Synopsis Hatidze est une des dernières personnes à récolter le miel de manière traditionnelle, dans les montagnes désertiques de Macédoine. Sans aucune protection et avec passion, elle communie avec les abeilles. Elle prélève uniquement le miel nécessaire pour gagner modestement sa vie. Elle veille à toujours en laisser la moitié à ses abeilles, pour préserver le fragile équilibre entre l’Homme et la nature.

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