"Desert Dancer" : danse contre les loups
Un vent de liberté souffle sur l'Iran de 2009. Les étudiants sont dans la rue pour soutenir le candidat réformateur Mir Hossein Moussavi. Mais les gardiens de la révolution cadenassent le pays et répriment sévèrement cette fièvre démocratique. Au cœur de l'agitation, Afshin Ghaffarian et ses amis se livrent à une activité totalement clandestine : la danse.
Afin de déjouer la surveillance des nervis, ils emmènent quelques dizaines de spectateurs courageux dans un lieu tenu secret, dissimulé des regards par les dunes de sables. Là, les corps s'étreignent, la création s'exerce. Des images insoutenables pour les dirigeants iraniens. Ghaffarian va payer cher cette danse de la liberté.
Pour son premier long-métrage, Richard Raymond a choisi un sujet puissant et émouvant mais difficile à restituer. Son choix de tourner le film intégralement en anglais ne facilite pas les choses, tout comme l'usage intensif des violons qui enrobent de leurs couches épaisses les deux-tiers du film. L'histoire est bouleversante, certes, mais une plus grande sobriété l'aurait mieux servie.
Les longues séquences de danse et de théâtre, si elles sont évidemment essentielles, s'étirent trop et ne contribuent pas à donner du rythme à ce film, handicapé par une réalisation par trop standardisée.
Moins de mélo, davantage de séquence "brutes", auraient paradoxalement renforcé la force émotionnelle de "Desert Dancer". Les meilleures intentions ne garantissent malheureusement pas toujours de grands films.
Drame britannique de Richard Raymond – Avec Reece Ritchie, Freida Pinto et Tom Cullen - Durée : 1h38 – Sortie : 6 janvier 2016
Synopsis : L'histoire vraie d'Afshin Ghaffarian, un jeune homme qui a tout risqué pour accomplir son rêve de danseur, dans un Iran où la danse est interdite, et où la jeunesse s'enflamme et exprime son besoin de liberté.
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