[DEAUVILLE] « Des hommes sans loi » en Première : bang bang !
Synopsis : 1931. Au cœur de l’Amérique en pleine prohibition, dans le comté de Franklin en Virginie, état célèbre pour sa production d’alcool de contrebande, les trois frères Bondurant sont des trafiquants notoires. Seuls contre une police corrompue, une justice arbitraire et des gangsters rivaux, les trois frères écrivent leur légende : une lutte pour rester sur leur propre chemin, au cours de la première grande ruée vers l’or du crime.
Nouvel Hollywood
Projeté en compétition à Cannes, "Des Hommes sans loi" se retouve aujourd'hui en avant-première à Deauville. Du réalisateur australien expatrié aux Etats-Unis, John Hilcoatt, on se souvient de « La Route », le film pos-apocalyptique d’après le best-seller de Cormac McCarthy qui n’avait pas enthousiasmé les foules. Adaptant cette fois encore un roman - « Quelques gouttes d’alcool » de Matt Brandurant (Ed. Archipel) -, avec Nick Cave au scénario, il touche dans le mille, servi par un casting et une mise en scène aux petits oignons.
Raconté par un des protagonistes de cette histoire vraie de la prohibition en 1931, « Des hommes sans loi » renoue avec la qualité du nouvel Hollywood des années 70, notamment un de ses fers de lance, Arthur Penn, qui, lui-même, avait réalisé un « Bonnie and Clyde » présent dans toutes les mémoires. Même exigence de l’image, de la reconstitution historique, avec un anticonformisme mêlant drame et humour, sur une musique pleine d’atmosphère, ici signé Nick Cave, dont une adaptation acoustique de « White Light, White Heat » du Velvet Underground qui restera.
Violence sans complaisance
L’excellent casting, mené par Tom Hardy en chef de gang bourru et indestructible, donne le beau rôle à Shia LeBeouf, accompagné d’une renversante Jessica Chaslain, alors que Guy Pearce campe un agent de la CIA dandy, effrayant et incontrôlable. Le récit est nerveux, ne laisse aucun répit, et met en avant une histoire de famille, avec ces quatre frères trafiquants d’alcool qui font face à une administration corrompu. Des voyous sympathiques qui fascinent toujours.
Ils n’en sont pas moins violents. D’une violence qui répond à une autre et que John Hilcoatt filme crument et avec efficacité, mais sans complaisance. Encore un lien avec les seventies. Film de genre droit dans ses bottes, à la photographie somptueuse, au rythme haletant, aux rôles attachants, il a peu de chance qu’il retienne l’attention du président du jury Nanni Moretti peu enclin à la chose. Qu’il prenne garde, un contrat pourrait bien peser sur sa tête…
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