"Borg/McEnroe" : le film qui nous fait revivre une finale de légende à Wimbledon

Depuis toujours la légende du sport se nourrit de combats au sommet entre deux hommes ou deux femmes qui dominent leur discipline à un moment de l'histoire. Les duels Prost / Senna, Lauda / Hunt porté à l'écran en 2013 et plus près de nous Federer / Nadal marquent les esprits. Le match qui a opposé Bjorn Borg à John McEnroe en finale de Wimbledon en 1980 est un de ceux-ci. Il est resté dans la mémoire de tous les amateurs de tennis par sa dramaturgie sportive et par le contraste entre ces deux joueurs que tout opposait. D'un côté Bjorn Borg le Suédois froid et implacable surnommé "Iceborg" tant il ne laissait jamais transparaître la moindre émotion et qui a déjà remporté quatre fois le tournoi londonnien ; de l'autre le jeune surdoué américain, le volcanique John McEnroe qui casses ses raquettes de rage et invective l'arbitre. Le combat de la lave contre la glace, de l'attaque contre la défense, pour un monument du sport.

Reportage : J.S.Fernandes, S.Gorny, H.Tanzit, V.Christophe

C'est Shia Labeouf qui se glisse dans la tenue du talentueux rebelle américain : "Le plus dur quand on joue McEnroe c'est de montrer que cette colère est motivée par quelque chose de justifié. Il ne criait pas sans raison. Il criait parce qu'il avait ce sentiment qu'il y avait une erreur". 

Entraînement forcené et régime draconien

Shia Labeouf et Sverrir Gudnason ont réussi à copier le style de jeu de l'époque. "J'ai dû jouer au tennis 2 heures par jour pendant 7 mois confie Sverrir Gudnason. J'ai dû aussi changer ma façon de manger, prendre 7 repas par jour pour augmenter ma masse musculaire... sans alcool. J'ai évidemment regardé beaucoup de matchs de Borg". 

37 ans après, le vrai Bjorn Borg est fier de voir porté à l'écran ce combat homérique : "C'est un très bon film. Les acteurs ont bien travaillé. C'est étrange de se voir ainsi au cinéma. Je suis très fier de ce film".

Changement d'époque

Si ce match fait l'objet d'un film c'est aussi parce qu'il a marqué un changement d'époque dans ce sport et même le sport en général. A partir de ce moment là, les géants sont devenus des rock stars comme le confirme l'ancien joueur Mansour Bahrami : "Ils ne pouvaient pas sortir tout seul. Il fallait 30 policiers autour d'eux, des gardes du corps... c'était comme des Beatles".