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Séries télés et cinéma font de la politique

En France comme à l’étranger, jamais la politique n’aura autant investi petits et grands écrans. Le succès des « Hommes de l’ombre » sur France 2 et la diffusion sur Arte à partir de jeudi de la fiction danoise "Borgen", qui a explosé l’audience dans son pays d’origine, en sont la preuve. Le cinéma n’est pas en reste avec notamment, en France, les sorties de "La Conquête" ou de "L’Exercice de l’Etat".
Article rédigé par franceinfo - Jacky Bornet avec AFP
France Télévisions
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Nathalie Baye dans "Les Hommes de l'ombre"
 (France 2)

Les femmes prennent le pouvoir
La saison 1 des "Hommes de l'ombre", dont la diffusion s'est terminée mercredi sur France 2, dans laquelle Nathalie Baye interprète une femme politique lancée dans la course au pouvoir, a connu de bonnes audiences : près de 5 millions de téléspectateurs en moyenne sur les six épisodes, selon les chiffres de Médiamétrie.
 

"Borgen, une femme au pouvoir" raconte l'ascension d'une femme politique, leader du parti centriste, qui devient Premier ministre après une bataille électorale. Elle va devoir mener un combat et faire des compromis pour rester au pouvoir.

Diffusée en 2010 au Danemark, la saison 1, très remarquée, a obtenu le prix de la meilleure série au Festival international de programmes audiovisuels (Fipa) de Biarritz en 2011. Elle a été vendue dans de nombreux pays (Grande-Bretagne, Etats-Unis, pays nordiques, Benelux, Corée du Sud, Brésil...). La saison 2 a déjà été diffusée avec succès au Danemark, et la troisième est en cours d'écriture.
 

Parmi les autres succès du moment, "Boss", en provenance des Etats-Unis, raconte l'histoire d'un maire de la ville de Chicago. L'acteur principal, Kelsey Grammer (ancien héros de "Frasier"), a reçu le Golden Globe du meilleur acteur dans une série.

En Australie, la série humoristique "At home with Julia" sur le chef du gouvernement Julia Gillard, sera adaptée en Grande-Bretagne avec la vie du Premier ministre britannique.
 

Hormis "Boss", il est à remarquer que les femmes politiques sont à l’honneur, dans trois des titres cités sur quatre. L’on aimerait qu’une telle présence se vérifie dans la réalité. Elles sont encore à l’honneur, cette fois au cinéma, dans "La Dame de fer", le biopic sur Margareth Thatcher qui sort mercredi prochain. Mais le film s’avère plus le portrait d’une femme de pouvoir qu’une analyse de la politique exercé par le personnage.

Au cinéma aussi
Le cinéma n’est pas resté sur la touche, notamment en France, en 2011. Projeté hors compétition lors du dernier festival de Cannes, "La Conquête" retraçait la montée du futur chef de l’Etat Nicolas Sarkozy, jusqu’à la fonction suprême. C’est la première fois en France qu’un président de la République en fonction est incarné dans une fiction. Non seulement lui, mais son entourage, Jacques Chirac, Dominique de Villepin, son épouse Cécilia…
 

Si le film de Xavier Durringer, avec Denis Podalydès dans le rôle du futur président, retrace la campagne électorale, il investit beaucoup la sphère privée du couple Sarkozy, en contribuant à une humanisation de l’homme politique, où son ambition s’affronte au naufrage de son couple. Le slogan du film résume bien l’affaire : "L'histoire d'un homme qui gagne le pouvoir et perd sa femme". "La Conquête" avait fait beaucoup parler de lui avant sa sortie, pour passer quelque peu à la trappe ensuite.

Autre film politique projeté à Cannes : "L’Exercice de l’Etat" de Pierre Schoeller, relevait d’une ambition autre. Totalement déconnecté de personnages vivants, le film n’en transmet pas moins une véracité étonnante dans sa transcription des alcôves du pouvoir. Avec un remarquable Olivier Gourmet en ministre des Transports embarqué dans une crise face à laquelle il va devoir faire des concessions qui remettent en cause ses convictions. Remarquable, le film a remporté le Prix de la Critique international à Cannes et se voit remettre le Prix Henri-Jeanson lundi.
 

Troisième film politique projeté à Cannes : "Pater" d’Alain Cavalier, derrière et devant la caméra. Il donne la réplique à Vincent Lindon dans un étrange jeu de rôles, où le metteur en scène, président, propose à son acteur qu’il soit son premier ministre. En découle une joute verbale irrésistible sur l’exercice du pouvoir et l’ambition personnelle, où s’entremêlent fiction et réalité sur un mode ludique intelligent et drôle.
 

Enfin, "Les Marches du pouvoir" de et avec George Clooney clôt ce panorama de la politique au cinéma en 2001. Le film retrace une primaire pour l’investiture à la présidentielle étasunienne. Remarquablement interprété et mis en scène par Clonney, "Les Marches du pouvoir" donne surtout la part belle à Ryan Gosling en directeur de la communication convaincu de son candidat et qui va devoir ravaler sa cuti après un scandale touchant les mœurs de son mentor.
 

Le film, aux nombreuses qualités, n’en demeure pas moins en-deçà de "L’Exercice de l’Etat" ou de "Pater", enfonçant quelque peu les portes ouvertes du" tous pourris", la morale étant : "il ne faut pas coucher avec la stagiaire". Dont acte.

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