Se prostituer, un fantasme féminin courant, pour François Ozon
Quand la journaliste du Hollywood Reporter lui fait remarquer qu’hommes et femmes semblent réagir différemment à son film, François Ozon répond : "Je pense que les femmes (le) comprennent mieux que les hommes. (…) Je pense qu’elles peuvent vraiment se sentir proches de cette fille parce que la prostitution est un fantasme pour de nombreuses femmes."
"Cela ne veut pas dire qu’elles se prostituent effectivement, mais l’idée d’être payée pour faire l’amour est quelque chose de très évident dans la sexualité féminine", poursuit-il.
"Tout le monde le sait"
Quand la journaliste exprime son incrédulité, François Ozon enfonce le clou : "Je pense que vouloir être un objet sexuel va de soi, être désirée, être utilisée. Il y a une sorte de passivité que les femmes recherchent."
Et comment en est-il arrivé à cette conclusion, lui demande encore la journaliste, visiblement pas convaincue. "C’est la réalité", assène tout simplement le réalisateur. "Il suffit de parler avec de nombreuses femmes, ou avec des psys. Tout le monde le sait. Enfin peut-être pas les Américains !"
Réactions sur Twitter
"Toutes des putes, au moins dans leur tête. M. Ozon, pourriez-vous assumer vos propres fantasmes et éviter de nous les attribuer ?", a réagi sur Twitter la sénatrice et porte-parole du PS Laurence Rossignol.
Les féministes de Femen France, elles, attribuent "la palme d’or du connard 2013" à François Ozon, qui récolte aussi sur Twitter un "blaireau d’or".
Premier film présenté jeudi dernier en compétition officielle, "Jeune et jolie" de François Ozon raconte l’histoire d’une fille de 17 ans qui se prostitue, non par besoin économique mais pour vivre une expérience extrême. Isabelle (Marine Vacth) devient Léa sur internet, où elle contacte ses clients, des hommes mûrs.
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