Roberto Saviano, à la Berlinale : "Je ne me laisserai pas intimider"
"Je reste serein. Je continue à faire ce que je fais. Je continuerai à raconter ce qui se passe, je ne me laisserai pas intimider par les menaces que fait systématiquement le ministre de l'Intérieur italien", a déclaré Roberto Saviano, qui s'exprimait lors de la conférence de presse du film "La Paranza dei bambini" ("Piranhas") de Claudio Giovannesi, sur les gangs de jeunes à Naples.
En compétition au festival de Berlin, ce film, dont Roberto Saviano est co-scénariste, est adapté de l'un de ses livres.
Menacé par la Camorra
Matteo Salvini, qui est aussi le patron de la Ligue (extrême droite), avait indiqué en juin qu'il serait utile d'évaluer si Roberto Saviano avait encore besoin d'une protection policière. Celle-ci lui a été accordée en 2006 après la sortie de son livre "Gomorra", qui décrivait les détails de la vie de la Camorra et qui a été adapté au cinéma en 2008. Depuis, il est menacé de mort par un clan de la mafia napolitaine."Il faut essayer de comprendre ce qui se passe aussi en ce moment en Italie. Il y a des choses très graves qui se passent", a souligné Roberto Saviano à Berlin. "On a enlevé aussi la protection à un autre journaliste, Sandro Ruotolo. Et moi je me suis engagé, et je n'étais pas seul, beaucoup d'autres aussi se sont engagés pour que ce journaliste soit à nouveau protégé, et c'est ce qui a été fait."
"L'escorte n'est pas un privilège"
"Au-delà de la question de ma sécurité personnelle, l'escorte, ce n'est pas un privilège, c'est un drame de devoir être escorté", a-t-il développé. "Il y a des dizaines de journalistes qui sont sous protection en Italie et en Europe (...) L'Europe n'est plus un territoire sûr pour ceux qui décrivent ce qui se passe."Roberto Saviano, très critique contre le chef de file de l'extrême droite et sa politique migratoire, s'en est également pris au fait que Matteo Salvini s'affiche presque désormais toujours avec une veste de police, un sujet sur lequel il l'avait déjà attaqué en janvier. "C'est vraiment une agression à la démocratie. Il est le seul en Europe à faire ça", a-t-il souligné.
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