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Raimu, l'acteur tonitruant et l'homme pudique racontés par sa petite-fille

Monument du cinéma français, Raimu a marqué le public par sa faconde et sa présence. Sa petite-fille, Isabelle Nohain-Raimu dévoile aujourd’hui les facettes plus intimes de ce comédien unique, au travers d’une biographie intitulée "Un grand enfant de génie" (Cherche-Midi). Un bel hommage pour celui qu’Orson Welles considérait comme "le plus grand acteur du monde".
Article rédigé par Chrystel Chabert
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Raimu dans "La Fille du Puisatier" (1940)
 (ZUMA PRESS/MAXPPP)

Isabelle Nohain-Raimu évoque son grand-père maternel sur le plateau du 13h de France 2.

Dans ce livre, Isabelle Nohain-Raimu retrace toutes les étapes de la vie et la carrière de son grand-père. Une carrière qui fut d’abord marquée par le music-hall et le théâtre.
 
Né à Toulon en 1883, Jules Auguste Muraire (son vrai nom) était réfractaire à l’école mais fasciné par le monde du spectacle. A 16 ans, il entame une carrière d’humoriste troupier, se produisant dans les guinguettes à matelots et les cafés-concerts du Midi. Après des débuts difficiles, il est remarqué en 1910 à Marseille par le chansonnier et directeur de music-hall Félix Mayol. Ce dernier envoie Raimu à Paris où le jeune homme se produit à La Cigale, aux Folies-Bergères et au Casino de Paris. Le succès est au rendez-vous. Au théâtre, c’est Sacha Guitry qui va lui confier en 1916 son premier rôle important dans « Faisons un rêve ».

Après la guerre, en 1928, l’arrivée du cinéma parlant va permettre à Raimu d’exploser au cinéma où sa voix tonitruante et son accent méridional vont faire des merveilles. C’est aussi le début d’une fructueuse collaboration avec Marcel Pagnol. Raimu jouera la célèbre « trilogie marseillaise »,  Marius, César et Fanny, au théâtre et au cinéma où ces œuvres deviendront des classiques tout comme « La femme du boulanger » et « La fille du puisatier ».

On oublie souvent que Raimu fut pensionnaire puis sociétaire de la Comédie-Française. Un passage éclair de trois années, avant de revenir au cinéma en 1946 pour tourner deux films. Les derniers car Raimu meurt en septembre 1946 : rentré à l’hôpital pour une opération bénigne, il succombera à une crise cardiaque provoquée, semble t-il, par une allergie à un produit anesthésiant.
 
Défendre la mémoire et l'oeuvre de Raimu

Isabelle Nohain-Raimu a eu deux grands-pères illustres : Raimu, mais aussi, par son père, Jean Nohain, célèbre parolier et animateur de radio. Depuis vingt-cinq ans, elle dirige le musée Raimu qui fut longtemps installé à Cogolin dans le Var avant de déménager à Marignane. Isabelle Nohain-Raimu a toujours défendu la mémoire de son aïeul. En 1996, elle avait entamé une grève de la faim pour que la société anonyme Compagnie méditerranéenne du film (CMF), appartenant à la famille de Marcel Pagnol, verse le le montant des droits non perçus par son grand-père depuis 1946, soit 5 millions de francs.

  (Cherche-Midi Editions)

"Raimu, un grand enfant de génie", par Isabelle Nohain-Raimu. Cherche Midi, 314 p., 19 €

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