"Hollywood-sur-Garonne" : un coup d'arrêt pour le projet
Surnommé "Hollywood-sur-Garonne", le plan de l'architecte Bruno Granja comportait la création d'un complexe cinématographique avec quelque 5000 emplois directs à la clé d'ici à 2019. Selon le communiqué de la préfecture, cette offre ne répond pas à "certains critères essentiels" du cahier des charges.
En avril, l'Etat avait décidé de déclassifier une partie de la base de Francazal, au sud-ouest de Toulouse. Il avait exprimé son soutien au projet. Cela ouvrait la voie à la mise en vente de 25 hectares pour des projets à "vocation culturelle".
La semaine dernière, un autre candidat s'était manifesté. Il a également été recalé mardi, précise la préfecture, qui précise qu'un nouvel appel d'offres sera organisé.
La préfecture invoque des critères financiers
"L'offre formulée par la société Studios Toulouse Francazal (STF, la société de Granja, ndlr) ne répond pas à certains critères essentiels prévus dans l'avis d'appel à candidature", écrit la préfecture de région, qui relève notamment un prix proposé inférieur à l'estimation du terrain. Les services de l'Etat soulignent également que STF propose des modalités de paiement inadaptées et que la société "n'a pas la taille financière compatible avec l'ampleur du projet".
Studios Toulouse Francazal, dirigée par Bruno Granja, se présente comme partenaire des studios américains Raleigh, qui ont contribué à la réalisation des films comme "Avatar", "Transformers", "Iron Man" ou "Twilight", ou de séries comme "Les Experts Miami". La préfecture a précisé : "Compte tenu du caractère infructueux de ces offres, les cessions feront l'objet, ultérieurement, de nouveaux appels à concurrence."
L'architecte ne se résigne "certainement pas"
"Je persiste et je signe ; notre projet tient la route, il a la confiance de beaucoup de monde, il est évident que nous le mènerons au bout", a affirmé Bruno Granja mercredi à l'AFP. Quant à Raleigh, qui revendique le rang de premier exploitant de studios de cinéma indépendants aux Etats-Unis et auquel l'architecte est associé, il "reste à bord du navire", a assuré le promoteur du projet.
Bruno Granja a réfuté les arguments de l'Etat point par point mercredi. Par exemple, le prix proposé n'était "pas éloigné" de celui attendu par l'Etat, a-t-il dit. Ce chiffre n'est pas connu officiellement. L'architecte a assuré s'être déjà remis au travail avec les services de l'Etat afin de trouver un arrangement.
Son espoir : transformer une mauvaise nouvelle en une bonne. En déclarant infructueux l'appel à candidatures, l'Etat permet que s'ouvrent des discussions avec les postulants de gré à gré, et non plus dans un format concurrentiel, a-t-il dit. "Evidemment, on va trouver une porte de sortie", a-t-il déclaré, en faisant valoir la convergence des intérêts de l'Etat, des collectivités et de l'activité économique.
Un site désaffecté
Le site de Francazal est en grande partie désaffecté depuis 2010. Depuis janvier 2011, les pistes de l'aérodrome sont exploitées pour l'aviation d'affaires. Outre sa situation géographique, proche des Pyrénées, de l'Espagne et de la Méditerranée, la base dispose d'une large surface disponible et de pistes d'aviation facilitant les transferts.
Juin 2011 : reportage de France 3 sur le projet de Bruno Granja et des studios Raleigh
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.