"Frankenweenie" : Tim Burton, éternel enfant
Film d'animation de Tim Burton (Etats-Unis) - 1h27 - Sortie : 31 octobre
Synopsis : Après la mort soudaine de Sparky, son chien adoré, le jeune Victor fait appel au pouvoir de la science afin de ramener à la vie celui qui était aussi son meilleur ami. Victor va tenter de cacher la créature qu’il a fabriquée mais lorsque Sparky s’échappe, ses copains de classe, ses professeurs et la ville tout entière vont apprendre que vouloir mettre la vie en laisse peut avoir quelques monstrueuses conséquences…
Les fantômes du passé
La programmation est parfaitement callée pour Halloween : un film d’animation, tout en références aux classiques du cinéma fantastique américain des années 30-40 : « Frankenstein », « Dracula », « La Momie », « Le Loup-garou », sans oublier le japonais « Gamera » (1965), moins connu chez nous, un avatar de Godzilla sous forme de tortue géante, non moins d’origine atomique. C’est tout le bestiaire « burtonien » qui débarque, le Victor du film étant évidemment l’alter-ego du jeune Tim à ses 10 ans, dans sa bonne ville de Burbank.
Le noir et blanc anachronique est sans ambigüité référentiel au style expressionniste des films de Tod Browning, James Whale et autres Karl Freund, Erle C. Kenton ou George Waggner, dont les œuvres passaient en boucle dans les années 60 à la télévision américaine, à travers laquelle Burton construit une large part de sa culture cinéphilique.
La tolérance des monstres
Si la parodie est à l’ordre du jour, la mise en images est à la hauteur de l’hommage : un noir et blanc méticuleusement éclairé et mis en scène qui participe d’une beauté et d’une poésie de tous les instants. L’animation, image par image, selon la technique du « stop motion », renvoie à l’art du spécialiste des effets spéciaux Ray Harryhausen (la série des Simbad, « Jason et les Argonautes »…) que Burton admire et qui l’a sensibilisé à cette merveilleuse technique.
Fidèle à son univers, Tim Burton sort avec « Frankenweenie » sont deuxième film de l’année, après « Dark Shadow », lui-même en référence à la série éponyme de Dan Curtis des années 60. Décidément versé dans le passé, son enfance, ce qui a fait le cinéaste qu’il est, Burton traite toujours de la différence et de son acceptation, de la tolérance à travers une reformulation du cinéma qu’il aime. Un pari non moins risqué, où les références au passé sont paradoxalement gages d’avant-garde : fantasmagorique.
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