"Blanche Neige" : Julia Roberts la joue méchante
Synopsis : Lorsque son père, le Roi, meurt, Blanche Neige se retrouve sous la coupe de sa belle-mère. Cruelle et avide de pouvoir, elle l’évince pour s’emparer du trône. Quand la jeune femme attire l’attention d’un Prince aussi puissant que séduisant, la marâtre la bannit dans l'espoir qu'elle meurt. Blanche Neige se réfugie dans la forêt où elle est recueillie par une bande de nains hors-la-loi au grand cœur qui vont l'aider à sauver son royaume et à reconquérir le cœur du Prince…
Retour aux sources
L’année dernière avait vu la sortie de deux versions de « La Guerre des boutons », aujourd’hui, c’est le tour à « Blanche neige » de doublonner. Le premier opus, sobrement titré « Blanche neige » (« Mirror, Mirror » en VO) et signé Tarsem Singh (« The Cell », « Les Immortels ») avec Julia Roberts, sort cette semaine. Le second, « Blanche neige et le chasseur » de Rupert Sanders (1er film), avec Charlize Theron - annoncé comme plus ténébreux -, est attendu le 13 juin.
Si les studios justifient leurs films par leur différence de traitement, il n’empêche que le sujet est le même, sinon éculé, avec comme référence majeure, dans l’esprit de tous, le classique de Disney, « Blanche neige et les sept nains », premier film d’animation de long métrage en 1937, sans parler du conte des frères Grimm, dont la version écrase toutes les nombreuses autres à travers le monde. Pour dépoussiérer le sujet Tarsem Singh et ses trois scénaristes (!) ont tenu à revenir à la source - plutôt aux sources -, afin de rénover le mythe.
Kitsch et expérimental
L’apport majeur réside dans la nature des sept nains qui, de laborieux mineurs, deviennent une bande de bandits de grands chemins qui sévissent sur échasses, une version présente dans certains textes originaux. La forêt hantée par une bête monstrueuse en est un autre. Blanche neige, plutôt connue comme naïve et fragile, est ici combative, bretteuse, tenant tête à une belle mère de reine avec de la répartie. Lily Collins (« Identité secrète ») est parfaite dans le rôle, avec un minois à la Audrey Hepburn. Le prince charmant est, lui, bête à manger du foin et source de la plupart des gags. Quand à Julia Roberts, elle fait ici son grand retour en méchante reine, donc à contre emploi, et prend visiblement plaisir dans cette composition excessive, à la limite du cabotinage.
Reste la mise en scène de Tarsem Singh, dont l’approche esthétisante de film en film est le fil conducteur de sa filmographie. Valorisant des décors monumentaux, ce sont ici les somptueux costumes signés Eiko Ishioka (costumière sur le « Dracula » de Coppola) qui éblouissent l’œil. Avec son approche scénique du cadre et l’ampleur d’un décorum chargé, Tarsem Singh n’est jamais très loin de la mise en scène d’opéra, entre kitsch assumé et expérimentation. Une approche très en phase avec l’adaptation du conte, mais qui aboutit à une sorte d’OVNI (comme ses autres films) qui valent par leur particularisme, mais auquel on adhère ou pas.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.