Pourquoi les tickets coûtent-ils si cher le reste de l'année ?
Le tarif moyen d'une place de cinéma avait atteint une moyenne de 6€ en 2008, d'après une étude menée par le Centre national de la cinématographie. Mais 15% des places sont vendues à plus de 8 euros, et les tarifs passent volontiers la barre des 10€ dans les multiplexes et en région parisienne. Cette moyenne de 6€ est tirée vers le bas par les places à tarif réduit, offertes par exemple aux étudiants ou fournies par les comités d'entreprise.
Et l'arrivée de la 3D est un autre facteur d'augmentation des prix. Pour le film Avatar, un supplément de 3€ était demandé pour la location des lunettes.
Comment se divise le prix d'un ticket à 10€ ? En voici une estimation, arrondie à la dizaine de centimes :
TVA : 0,50€ (5%).
Taxe spéciale additionnelle : 1€ (10%). Elle est reversée au CNC, et finance donc indirectement les réalisateurs et les acteurs français.
Sacem : 0,10€ (1%), reversé pour l'utilisation des oeuvres musicales.
Exploitants des salles : 4,40€ (44%).
Producteurs/distributeurs : 4€ (40%).
Les grands vainqueurs sont donc les exploitants et les distributeurs.
Pour les premiers d'entre eux, le constat est à nuancer : les exploitants de salle ont investi 1,5 milliard d'€ durant les vingt dernières années pour renouveler le parc français, mais aussi pour diversifier leur offre, par exemple dans la restauration et les stands de jeu vidéo. Ils affirment que cette élargissement de leurs services permet d'endiguer la hausse du prix du billet.
Priorité aux plus gros
Quant aux distributeurs, ce chiffre ne représente bien sûr qu'une moyenne. Ils reçoivent notamment une plus grande part sur chaque entrée si le film est récent, et celle-ci décroît au fil des semaines. Priorité aux plus gros d'entre eux : plus le nombre de salles où est diffusé le film est important, plus cette part est importante sur chaque billet vendu.
Autre inégalité, les distributeurs américains bénéficient d'un pourcentage plus important que leurs homologues français. Un déséquilibre en partie comblée par l'utilisation de la taxe supplémentaire additionnelle, puisqu'elle est reversée au CNC. Ou comment financer le cinéma d'auteur français en allant voir Shutter Island...
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