Reportage : F. Mathieux / F. Blévis / H. Gasparini / P. Guény Le succés ne l'a pas changé Il a fait vibrer la France dans le film du réalisateur belge Jaco Van Dormael "Le huitième jour". Récompensé au Festival de Cannes d’un prix d’interprétation masculine qu’il partage avec son partenaire Daniel Auteuil, Pascal Duquenne y interprète le rôle d’un jeune orphelin atteint comme lui du syndrome de Down appelé également trisomie 21.Agé aujourd’hui de 45 ans l’acteur trisomique a toujours ce regard malicieux et cette sensibilité à fleur de peau. Même si sa carrière au cinéma n’a jamais vraiment décollé, Pascal Duquenne n’a pas quitté les planches. Ce qu’il aime, c’est jouer, et le cinéma n’est au fond qu’un jeu pour lui.Malgré les paillettes et la notoriété qu’il a connu avec "Le huitième jour", Pascal Duquenne ne s’est jamais pris au sérieux, le comédien est resté fidèle à sa troupe bruxelloise. Des comédiens avec lesquels il participe à de nombreuses pièces au Centre de créativité pour handicapés mentaux à Bruxelles (Créahm). Sa troupe a bouclé une tournée de deux ans dans 25 villes françaises, suisses, et belges. Dans cette pièce intitulé « Tu tiens tous les fronts », l’acteur y donnait la réplique à Hervé Pierre, sociétaire de la Comédie-Française. Une vie d'artiste bien remplie Artiste complet, outre le théâtre le cinéma et la musique, Pascal Duquenne se consacre également à la peinture.Depuis 2000 le comédien trisomique réalise des portraits de femmes en noir et blanc. Des œuvres touchantes qui racontent son univers. Il expose régulièrement dans les galeries belges et françaises.En 2011 il publie d’ailleurs « Monotype » un recueil de gravures accompagné des textes de Gilbert Serres, ancien danseur étoile et coach reconverti dans la poterie.Hyperactif depuis "Le huitième jour", Pascal Duquenne donne également des conférences auprès des plus jeunes, notamment dans les collèges où il évoque son syndrome et son quodidien, et apporte un autre regard sur les personnes trisomiques : «Tout le monde est très différent, je n’aime pas le mot handicapé, j’ai pas envie de l’entendre". Pascal Duquenne dans son atelier