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Mostra : Xavier Dolan parle de "Tom à la ferme"
Le jeune réalisateur québécois Xavier Dolan, 24 ans, est en compétition à la Mostra de Venise avec son quatrième long métrage "Tom à la ferme", attendu sur les écrans français en mars 2014. Avec ce thriller psychologique décoiffant, le cinéaste souvent qualifié d'"enfant prodige du cinéma" dit avoir voulu expérimenter un nouveau genre.
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Rat des villes et rat des champs
"C'est un thriller psychologique mais c'est aussi une histoire sur le deuil amoureux et une histoire d'amour entre trois individus, même si la manière dont ils la vivent peut paraître étrange", explique en souriant le jeune homme, en jeans, sweater et baskets blanches, cheveux bruns coupés très courts.
Après "J'ai tué ma mère", consacré par trois prix au festival de Cannes à la quinzaine des réalisateurs en 2009, "Les amours imaginaires" (2010) et "Laurence anyways" (prix de la meilleure actrice à Cannes en 2012), le jeune cinéaste qui cite "Le silence des Agneaux" et "Titanic" parmi ses films fétiches, dit avoir voulu explorer un nouveau genre.
"Tom à la ferme" est, explique-t-il, "un film sur le gouffre entre l'homme des villes et le provincial, un rat des villes et un rat des champs, et la façon dont les moeurs évoluent différemment entre leurs deux univers. Il pourrait se passer partout", ajoute-t-il.
Loin de l'atmosphère bucolique que son titre laisse entendre, le film, dans lequel le réalisateur interprète lui-même Tom (cheveux mi-longs frisés, blonds oxygénés), entraîne le spectateur dans un jeu de rôles cauchemardesque, au milieu d'une campagne déserte d'où il est risqué de vouloir s'échapper même en courant à travers les champs de maïs "aussi tranchants que des lames de rasoir".
L'histoire, adaptée d'une pièce de théâtre éponyme de Michel Marc Bouchard relate le séjour de Tom, jeune publicitaire de Montréal, dans la ferme de la famille de son amant, décédé.
"On ne peut échapper à l'amour"
"J'ai été frappé dans la pièce (de théâtre) par la mère, épuisée psychologiquement après la mort de son mari, puis de son fils. Cette crise de femme fragile m'a parlé", explique Xavier Dolan. "J'ai grandi avec ma mère dans une famille monoparentale et je crois que je cherche à la venger dans le cinéma", ajoute-t-il.
L'homosexualité est évoquée en filigrane "mais, souligne Xavier Dolan, au grand dam des deux personnages, il n'est surtout pas question d'homosexualité entre eux. Ce sont deux animaux blessés qui s'apprivoisent et le film montre la manière dont ce rat des villes et ce rat des champs, deux étrangers en deuil, trouvent des façons, aussi violentes soient-elles, de colmater leurs brèches communes".
Dès la première scène - Tom au volant de sa voiture écoutant "Les moulins de mon coeur" - le spectateur est happé par l'histoire "parce que, dit-il, même si on essaie d'échapper à l'amour, on ne peut pas".
"C'est un thriller psychologique mais c'est aussi une histoire sur le deuil amoureux et une histoire d'amour entre trois individus, même si la manière dont ils la vivent peut paraître étrange", explique en souriant le jeune homme, en jeans, sweater et baskets blanches, cheveux bruns coupés très courts.
Après "J'ai tué ma mère", consacré par trois prix au festival de Cannes à la quinzaine des réalisateurs en 2009, "Les amours imaginaires" (2010) et "Laurence anyways" (prix de la meilleure actrice à Cannes en 2012), le jeune cinéaste qui cite "Le silence des Agneaux" et "Titanic" parmi ses films fétiches, dit avoir voulu explorer un nouveau genre.
"Tom à la ferme" est, explique-t-il, "un film sur le gouffre entre l'homme des villes et le provincial, un rat des villes et un rat des champs, et la façon dont les moeurs évoluent différemment entre leurs deux univers. Il pourrait se passer partout", ajoute-t-il.
Le film a séduit les critiques et pourrait bien ravir aussi le jury, présidé par Bernardo Bertolucci, qui remettra le lion d'or samedi.
Un jeu de rôles cauchemardesqueLoin de l'atmosphère bucolique que son titre laisse entendre, le film, dans lequel le réalisateur interprète lui-même Tom (cheveux mi-longs frisés, blonds oxygénés), entraîne le spectateur dans un jeu de rôles cauchemardesque, au milieu d'une campagne déserte d'où il est risqué de vouloir s'échapper même en courant à travers les champs de maïs "aussi tranchants que des lames de rasoir".
L'histoire, adaptée d'une pièce de théâtre éponyme de Michel Marc Bouchard relate le séjour de Tom, jeune publicitaire de Montréal, dans la ferme de la famille de son amant, décédé.
La belle-famille - la mère Agathe (Lise Roy) et son fils aîné, frère du défunt Francis (Pierre-Yves Cardinal) -- ignore tout de lui. Mensonges, faux-semblants, manipulation et séduction sur fond de sévices physiques et sexuels vont s'agréger entre eux sur fond de deuil en attente. Tom réussira-t-il à sortir de ce triangle des bermudes humain où chaque individu semble torturé par ses limites ?
"On ne peut échapper à l'amour"
"J'ai été frappé dans la pièce (de théâtre) par la mère, épuisée psychologiquement après la mort de son mari, puis de son fils. Cette crise de femme fragile m'a parlé", explique Xavier Dolan. "J'ai grandi avec ma mère dans une famille monoparentale et je crois que je cherche à la venger dans le cinéma", ajoute-t-il.
L'homosexualité est évoquée en filigrane "mais, souligne Xavier Dolan, au grand dam des deux personnages, il n'est surtout pas question d'homosexualité entre eux. Ce sont deux animaux blessés qui s'apprivoisent et le film montre la manière dont ce rat des villes et ce rat des champs, deux étrangers en deuil, trouvent des façons, aussi violentes soient-elles, de colmater leurs brèches communes".
Dès la première scène - Tom au volant de sa voiture écoutant "Les moulins de mon coeur" - le spectateur est happé par l'histoire "parce que, dit-il, même si on essaie d'échapper à l'amour, on ne peut pas".
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