Mort de l'actrice italienne Virna Lisi, à l'âge de 78 ans
Virna Lisi n'a jamais cessé de tourner depuis ses débuts, en 1953. Dans près de 80 films pour le grand écran et une quarantaine pour la télévision, la "déesse" italienne apparaît dans des registres multiformes, osant passer des rôles de vamp à ceux de femme vieillie, enlaidie, méconnaissable mais toujours éblouissante.
Après quelque 40 ans de carrière, elle a été couronnée Meilleure actrice à Cannes en 1994, pour sa puissante interprétation de Catherine de Medicis dans "La Reine Margot" de Patrice Chéreau, qui lui a aussi valu le César du Meilleur second rôle féminin.
Ses premiers rôles de jolie ingénue
Née à Ancône, dans le centre de l'Italie, le 8 novembre 1936, Virna Pieralisi de son vrai nom y passe ses premières années avant de s'installer à Rome avec sa famille. Elle a 16 ans lorsque le chanteur Giacomo Rondinella, un ami de ses parents, les convainc de la laisser jouer à ses côtés dans une petite comédie musicale, "E Napoli canta" (Armando Grottini). Une fois ainsi lancée, elle poursuit avec de petits rôles d'ingénue jusqu'à "La femme du jour" de Francesco Maselli (1956) puis des dramatiques sur petit écran.
Virna monte aussi sur les planches grâce à Vittorio Gassman, qui la présente à au grand metteur en scène Giorgio Strelher, directeur du Piccolo Teatro de Milan. Au printemps 1956, Strelher lui fait interpréter Lucile Desmoulins dans "Les Jacobins", de Federico Zardi, au côté de Serge Reggiani en Robespierre.
Les années 1960 : pas seulement blonde sexy
Après son mariage en avril 1960 avec l'architecte romain Franco Pesci, elle privilégie sa vie personnelle mais retrouve les plateaux pour "Eva", sous la direction de Joseph Losey, avec Jeanne Moreau (1962) puis "La tulipe noire" (Chistian Jacque, 1963), avec Alain Delon, "Casanova 70" de Mario Monicelli (1964) avec Marcello Mastroianni et "Les poupées" (Dino Risi, 1964).
"Au-delà du bien et du mal" et "La Reine Margot"
A partir des années 1970, Virna Lisi réduit le nombre de ses tournages pour se consacrer à sa famille, mais participe néanmoins à des films importants. Sa carrière en effet se poursuit de Rome à Paris, Londres ou Berlin, parfois dans des productions hollyoodiennes, comme "L'arbre de Noé" (Terence Young, 1969), "Barbe-Bleue" de Edward Dmytryk (1972) ou encore "Le Serpent" (Henri Verneuil, 1972). Ses films-phares comptent aussi "Au-delà du bien et du mal" (Liliana Cavani, 1977), "La Cigale" (Alberto Lattuada, 1980), "Sapore di Mare" (Carlo et Enrico Vanzina, 1982), "Joyeux Noël... Bonne année" (Luigi Comencini, 1990)... Après le succès de "La Reine Margot", de Patrice Chéreau, sa carrière sur grand écran se termine avec Cristina Comencini, fille de Luigi, sous la direction de laquelle elle tourne "Va où ton coeur te porte" (1996) et "Le plus beau jour de ma vie" (2002). Elle marque aussi le petit écran dans "Balzac", téléfilm de Josée Dayan (1999) aux côtés de Gerard Depardieu, Jeanne Moreau et Fanny Ardant.
En Italie, après six "Nastri d'Argento" de la Meilleure actrice (prestigieux prix attribués par les journalistes de cinéma), un prix David de Donatello (l'équivalent des César) couronne en 2009 l'ensemble de sa carrière, qu'elle poursuit à la télévision où elle a travaillé jusqu'à ses derniers jours. La mort de son mari en septembre 2013 l'avait laissée veuve après une histoire d'amour de 53 ans, entourée de son fils et de trois petits-fils.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.