Mort de George Floyd : l'émotion de John Boyega, acteur de Star Wars, parmi les manifestants à Londres
L'acteur de 28 ans s'était mêlé aux centaines de manifestants qui réclamaient justice pour George Floyd, l'Afro-Américain tué lors de son interpellation le 25 mai à Minneapolis. Il a prononcé un discours plein de rage et d'émotion.
Malgré l'interdiction des rassemblements en vigueur en raison de la pandémie de coronavirus, des centaines de protestataires se sont rassemblés mercredi 3 juin à Londres, à Hyde Park, pour exiger que justice soit rendue après la mort de George Floyd aux États-Unis. Parmi les manifestants, l'acteur John Boyega, ex-stormtrooper entré en résistance dans la dernière trilogie de Star Wars, a été très remarqué du fait de son discours rageur et de l'émotion qui le submergeait.
Sur les pancartes des protestataires qui ont marché vers le centre de Londres, on pouvait lire différents slogans : "Aucun pays n'est innocent", "Faites que les racistes aient de nouveau peur"... Mais ce sont les mots de John Boyega qui ont particulièrement marqué les esprits. "Faisons savoir aux États-Unis d'Amérique, à nos frères et sœurs noirs que nous sommes avec eux", a lancé à la foule, très ému, l'acteur britannique dont les parents sont d'origine nigériane. "Je vous parle avec mon cœur. Je ne sais pas si je vais avoir une carrière après cela mais tant pis", a-t-il ajouté, devant s'interrompre à certains moments, visiblement submergé par l'émotion, appelant à manifester de manière pacifique.
"Ce n'est pas seulement notre problème, c'est le problème de tout le monde"
Après avoir crié en cœur le nom de George Floyd qui a été honoré dans un tonnerre d'applaudissements, les manifestants, munis de parapluies contre la bruine et de masques contre le coronavirus, se sont agenouillés pendant trois minutes. "C'est un mouvement important", a déclaré Lisa Ncuka, étudiante de 26 ans, citée par l'AFP. "Tout le monde devrait être là pour se battre pour l'égalité." "Je crois en mes droits en tant que personne noire", a-t-elle encore déclaré. "Ce n'est pas seulement notre problème, c'est le problème de tout le monde."
Une association de lutte contre le racisme a appelé les manifestants à poser genou à terre devant chez eux en fin de journée afin de pouvoir s'exprimer tout en respectant les règles de distanciation physique durant la pandémie de Covid-19. La mort de George Floyd, 46 ans, tué par un policier blanc, a déclenché de nombreuses manifestations dans le monde entier et une flambée de violence dans de nombreuses villes aux États-Unis.
"Je pense que ce qui s'est produit aux États-Unis était scandaleux, c'était inexcusable", a déclaré le Premier ministre Boris Johnson lors de de la séance hebdomadaire de questions des députés à la Chambre des communes, sa première déclaration sur le sujet. "Nous l'avons tous vu sur nos écrans et je comprends parfaitement que les gens aient exercé leur droit de manifester", a-t-il ajouté. "Évidemment, je crois aussi que les manifestations doivent se dérouler de manière légale et raisonnable."
Dimanche 31 mai, des centaines de personnes ont manifesté pour exprimer leur indignation après la mort de George Floyd jusqu'à l'ambassade américaine dans la capitale britannique. 23 personnes ont été interpellées. Des responsables de la police britannique ont affirmé mercredi se tenir aux côtés de "ceux qui sont scandalisés" par la mort de George Floyd, tout en rappelant les restrictions de rassemblements à cause du coronavirus. "Nous sommes aussi scandalisés de voir les violences et les dégâts survenus depuis dans beaucoup de villes américaines", ajoutent-ils dans cette déclaration publiée sur le site du Conseil national des chefs de la police.
Un "racisme systémique" persiste au Royaume-Uni, selon une étude
Soulignant la tradition de la police britannique de travailler en harmonie avec la population, les responsables policiers mettent en avant leurs efforts pour lutter contre le racisme et les discriminations. Pour autant, en octobre 2015, un rapport d'un cercle de réflexion indépendant, Runnymede, estimait qu'un "racisme systémique et institutionnel" persistait en Grande-Bretagne.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.