Mort de David Lynch : peinture, musique, photo, vidéo... Un artiste sur plusieurs fronts

Disparu jeudi, David Lynch aura marqué l'histoire du cinéma avec ses incontournables "Elephant Man", "Twin Peaks" et "Sailor & Lula". Mais son œuvre en peinture, en photo ou en musique restera également une référence.
Article rédigé par Marianne Leroux, Zoé Ayad
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 4min
Le réalisateur américain David Lynch au vernissage de son exposition aux Galeries Lafayette, à Paris, en 2009. (VALINCO / SIPA)

Le célèbre réalisateur américain, David Lynch, décédé jeudi 16 janvier à l'âge de 78 ans, avait plusieurs cordes à son arc. Musique, photographie, peinture... Sa création artistique ne s'est pas cantonnée à réaliser des longs-métrages pour le grand écran. Il excellait dans de nombreux domaines. Le cinéaste a sorti deux albums, il a mis en images plusieurs projets musicaux, et a dévoilé ses œuvres à l'occasion de nombreuses expositions.

Entre électro et blues

Parmi ses nombreuses passions, David Lynch compte la musique. Il s'y est souvent essayé, mais l'année 2010 reste un vrai tournant. Le célèbre réalisateur sort deux titres à la tonalité électro, sous son propre nom : Good Day Today et I Know. Pour la réalisation des clips, le cinéaste lance un concours aux vidéastes amateurs. Arnold de Parscau, étudiant rennais, est le grand vainqueur. Un an plus tard, en 2011, il sort son premier album solo, Crazy Clown Time, puis en 2013, il annonce la sortie d'un nouvel album blues, The Big Dream.

L'onirisme glauque en vidéo

Pour Good Day Today et I Know, ses créations musicales, il a laissé sa place à des vidéastes amateurs. Pourtant, David Lynch, un an auparavant, en 2009, avait réalisé le clip de la chanson Shot in the Back of the Head. Il s'agit du premier single de l'album Wait for Me de l'artiste électro Moby. Quarante ans après son court-métrage Six Figures Getting Sick, il revient donc à l'animation dans cette vidéo en noir et blanc qui évoque l'onirisme glauque. À cette époque, il semble même avoir pris goût à ce genre d'exercice puisqu'il a accepté de mettre en image Dark Night of the Soul, le projet musical emmené par Mark Linkous et Danger Mouse, sorti la même année.

Une rétrospective artistique protéiforme

En 2007, David Lynch dirige une exposition titanesque, à la Fondation Cartier. The Air is on Fire est imaginée comme une exaltation du génie protéiforme du réalisateur. Dédiée à la genèse créative de Lynch, l'exposition montre "d'innombrables dessins, croquis et autres notes, soigneusement conservés depuis l'adolescence". Avant de percer au cinéma, David Lynch étudie aux Beaux-Arts la peinture et le dessin qui influencent son univers créatif, tout au long de sa carrière. Cette rétrospective est à l'image du monde lynchien, un mélange onirique et surréaliste laissé à la libre interprétation du spectateur. Au vernissage de l'exposition, il réalise un concert au synthétiseur, accompagné de lectures de ses écrits Thoughts. En décembre 2024, la galerie Duchamp d'Yvetot, en Normandie, annonçait une exposition de ses lithographies prévue à l'été 2025.

L'exposition "The Air is on Fire" du réalisateur américain David Lynch, à la Fondation Cartier, le 1er mars 2007. (DOMINIQUE FAGET / AFP)

La photographie en mouvement

En 2014, la MEP donne carte blanche au cinéaste pour réaliser une exposition photo. Avec Small Stories, David Lynch part d'images fixes pour raconter de petites histoires, comme des courts-métrages improvisés par le visiteur. Ses photos, en noir et blanc, permettent de s'extraire de la réalité et d'entrer dans le rêve. À l'image de ses films, cette exposition constitue un voyage onirique au cœur de l'esprit du réalisateur. Comme avec ses têtes, Lynch les a parfois modelées et les suspend dans l'air derrière une vitrine, bouches béantes dans une espèce de cri. Dans un autre registre, à la galerie Véro-Dodat, à Paris, en 2007, il expose ses photos de corps féminins nus avec l'exposition Fetish.

L'exposition "Small Stories" du réalisateur américain David Lynch à la Maison européenne de la photographie, le 14 janvier 2014. (GINIES / SIPA)

Lancez la conversation

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.