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Marlène Schiappa refuse qu'on "déroule le tapis rouge" aux agresseurs sexuels
La secrétaire d'Etat en charge de l'Egalité entre les femmes et les hommes Marlène Schiappa a déclaré mardi qu'il fallait cesser de "dérouler le tapis rouge" aux auteurs d'agressions sexuelles et d'en faire "des héros", visant notamment le cinéaste Roman Polanski à qui la Cinémathèque rend un hommage controversé.
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Polanski présent à la Cinémathèque
"C'est compliqué de faire des gens qui ont été auteurs de viols ou d'agressions sexuelles, ou qui sont accusés de cela, des héros. De la même manière que j'ai trouvé compliqué de faire des posters ou des Unes avec Bertrand Cantat" (condamné pour avoir tué sa compagne Marie Trintignant en 2003), a-t-elle estimé sur LCI, à propos de la rétrospective consacrée au réalisateur franco-polonais.Roman Polanski, 84 ans, était lundi soir à Paris pour présenter son dernier film "D'après une histoire vraie" et ouvrir une rétrospective de son œuvre, prévue à partir de mercredi jusqu'au début du mois de décembre. Le cinéaste doit notamment présenter son film "Chinatown" (1974) qui traite d’une enquête dans les années 30, débouchant sur un inceste entre un père (John Huston) et sa fille (Fay Dunaway). Roman Polanski doit également donner une master class au cours de cette rétrospective.
Rétrospective Jean-Claude Brisseau controversée en janvier
A l'appel d'associations féministes, quelques dizaines de personnes s'étaient rassemblées lundi soir devant la Cinémathèque pour protester contre l'événement, et deux Femen ont fait irruption à l'intérieur du bâtiment."Minimiser ou relativiser les viols ou les agressions sexuelles selon le talent ou la notoriété de la personne mise en cause" contribue à "la culture du viol", a poursuivi la secrétaire d'Etat. Elle s'est dite "choquée" par un autre événement programmé à la Cinémathèque en janvier et mettant à l'honneur "un autre cinéaste (Jean-Claude Brisseau) qui a été condamné deux fois pour harcèlement et agression sexuelle".
Avec la ministre de la Culture, Françoise Nyssen, "nous pensons toutes les deux que la Cinémathèque française pourrait programmer des cinéastes femmes ou des cinéastes hommes qui n'ont pas été condamnés pour agressions sexuelles ou pour viols, il y en a pléthore en France. Ce serait de notre point de vue plus pertinent", a-t-elle ajouté.
Roman Polanski a été inculpé en 1977 aux Etats-Unis pour le viol d'une adolescente de 13 ans, Samantha Geimer. Dans le sillage de l'affaire Weinstein, plusieurs autres femmes ont accusé le cinéaste d'agression sexuelle.
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