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"Ma meilleure amie, sa soeur et moi" : vaudeville à l'américaine

Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 3min
Emily Blunt, Rosemarie DeWitt, Mark Duplass dans "Ma meilleure amie, sa soeur et moi" de Lynn Shelton
 (Le Pacte)

De Lynn Shelton (Etats-Unis), avec Emily Blunt, Rosemarie DeWitt, Mark Duplass - 1H30 - Sortie : 3 juillet

Synopsis : Jack ne se remet pas du décès de son frère, d'il y a un an. Sa meilleure amie, Iris, lui propose de faire une retraite dans le chalet isolé de son père. A son arrivée il est surpris de rencontrer Hannah, la soeur d’Iris, qui vient de rompre avec sa compagne. Franck et Hannah finissent par se rapprocher autour de quelques verres de tequila. Lorsqu’Iris arrive sur place pour une visite surprise, elle déclenche une série de révélations pour le moins inattendues...

Huis clos
C’était le deuxième passage à Deauville en septembre 2012 pour Lynn Shelton, après « Humpday » qui lui valut en 2009 le Prix de la révélation Cartier. « Ma meilleure amie, sa soeur et moi » en reprend certains thèmes : la sexualité confrontée à l’amitié, l’homosexualité, ou l’alcool. Dans « Humpday », elle projetait deux potes hétéros tournant un film porno gay ; dans son nouvel opus, la situation se corse avec un trio, une jonction familiale et peut-être un bébé à la clé…

Après une introduction collégiale, le film se transporte dans un huis-clos sur une île où va se dérouler un vaudeville entre deux sœurs et le meilleur ami de l’une d’elle qui se demande si elle n’en est pas amoureuse, alors qu’il a couché avec l’autre. Si les portes ne claquent pas, la situation ne manque pas de piquant et les dialogues font plus d’une fois mouche, donnant du rythme à cette comédie qui comprend également sa dose de drame.

Emily Blunt, et Mark Duplass dans "Ma meilleure amie, sa soeur et moi" de Lynn Shelton
 (Le Pacte)

Treize personnes sur le plateau
Ce huis-clos n’en néglige pas pour autant un hymne à la nature, Lynn Shelton filmant  de magnifiques paysages. Mais quand elle se retrouve entre quatre murs, c’est le champ-contre champ qui domine (notamment lors de la scène de beuverie entre Rosemarie DeWitt et Mark Duplass) ; un peu lassant et sans invention. Il faut dire que seules treize personnes étaient sur le plateau, une gageure pour une production US. Le périple de Jack à vélo, qui ne supporte plus la situation sclérosante en cours, aère l’ensemble, mais c’est un peu léger, ce qui donne l’impression générale d’une mise en scène un peu pauvre. Même si en parallèle les deux sœurs en bise-billes se retrouvent lors d’un beau montage qui privilégie l’image au texte.

Le film reste agréable à plus d’un titre, par sa situation et ses dialogues. Avec toutefois trop d’empathie entre les personnages qui n’arrêtent pas de s’aimer, de se déchirer avec force démonstration et de se rabibocher en larmes, échanges dialogués surabondants à la clé, comme les Américains les aiment. Néanmoins drôle, « Ma meilleure amie, sa soeur et moi » se conclut sur une fin du plus bel effet qui a laissé tous les festivaliers pantois : peut-être le meilleur du film.

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