Lumière 2016 : Jerry Schatzberg de retour à Lyon avec "Panique à Needle Park"
Silhouette longiligne et énergique, long cheveux gris, petites lunettes rondes et barbe d'aventurier, à 89 ans Jerry Schatzberg ne parle pas fort, mais ce qu'il dit n'a rien perdu de sa pertinence ni de sa précision. Depuis les débuts du festival Lumière, il vient à Lyon presque chaque automne, retrouver cette espèce de famille à laquelle il a le sentiment d'appartenir, celle des amoureux du cinéma. Ancien photographe de mode, mais pas seulement, il avait il y a quatre ans exposé ses photos de Bob Dylan à la galerie de l'Institut Lumière. Il avait également accompagné les projections de "L'épouvantail", le film de 1973 qui lui avait valu la palme d'or à Cannes.
Cette année, il revient accompagner "Panique à Needle Park" qui date de 1971. Ce film est son deuxième, après "Portrait d'une enfant déchue" sorti en 1970 avec Faye Dunaway dans le rôle principal. "Panique à Needle Park" est un drame dont le princiapl personnage est un jeune drogué interprété par Al Pacino, alors débutant au cinéma.
Jerry Schatzberg explique qu'il n'était pas le premier à évoquer le problème de la drogue sous son aspect dramatique mais qu'il l'avait fait alors de manière plus réaliste :
"Panique à Needle Park" est l'occasion pour le public de découvrir un jeune acteur new yorkais. Al Pacino est alors agé de 31 ans mais il en parait dix de moins. Jerry Schatzberg qui confesse avoir une passion pour les acteurs l'avait vu joué dans des petits théâtres à Manhattan. Il raconte que pour ce rôle d'héroïnomane Pacino avait été en concurrence avec Robert de Niro.
Sorti en 1971, "Panique à Needle Park" peut être considéré comme une oeuvre appartenant à ce qu'il est aujourd'hui convenu d'appeler "Le Nouvel Hollywood", cette période qui marquait la défaite (provisoire) des gros studios et l'avènement des films d'auteur, à petits budgets et plus seulement le fait des grosses machines californiennes. Pourtant, et Schatzberg l'explique bien, il a juste bénéficié de cette parenthèse qui faisait la part belle aux films modestement financés mais aux ambitions artistiques affirmées.
Jerry Schatzberg, comme nombre de cinéastes et de comédiens est un habitué du festival Lumière. Un hommage a été rendu d'ailleurs lors de la cérémonie d'ouverture par Thierry Frémaux à un autre cinéaste américain, Michael Cimino ("Voyage au bout de l'enfer", "La porte du Paradis"), disparu depuis la dernière édition et qui était un des piliers de Lumière. Pour Schatzberg, c'est simple, Lumière est l'un des meilleurs festivals de cinéma.
Le festival Lumière 2016 continue jusqu'au dimanche 16 octobre.
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