Luc Besson condamné à verser 700 000 euros à son ex-associé
Le tribunal des prud'hommes de Paris a donné raison à Pierre-Ange Le Pogam, licencié pour faute lourde en 2011 de la société de production EuropaCorp.
Luc Besson va devoir mettre la main à la poche. Le producteur-réalisateur français a été condamné, dans un jugement du tribunal des prud'hommes de Paris publié par BFMTV, à verser 700 000 euros à son ex-associé Pierre-Ange Le Pogam.
Tout commence en 2011, quand Le Pogam, co-fondateur d'EuropaCorp, la société de production de Luc Besson, démissionne. Il ne s'entend pas du tout avec Christophe Lambert, le nouveau directeur général de l'entreprise. Pierre-Ange Le Pogam et Luc Besson se connaissent depuis longtemps et ont fondé la société de production ensemble, en 2000. Sauf que le réalisateur du Grand Bleu et la direction d'EuropaCorp n'entendent pas le laisser partir aussi facilement.
Accusé d'avoir abîmé l'image d'EuropaCorp
En février 2011, Pierre-Ange Le Pogam est licencié pour "faute lourde" et doit tirer un trait sur ses indemnités de départ. EuropaCorp lui reproche non seulement d'avoir nui à l'image de l'entreprise dans une interview accordée au Nouvel Observateur, mais aussi d'avoir rompu sa clause de non-concurrence. Dès mars 2011, soit un mois après son départ d'EuropaCorp, Pierre-Ange Le Pogam fondait sa propre société de production, Stone Angels.
Il reprend ensuite trois films avortés d'EuropaCorp qu'il mène à son terme (Cosmopolis, Les Chevaux de Dieu et Grace de Monaco). Il aurait travaillé sur ces projets alors que son préavis de départ courait toujours. Pierre-Ange Le Pogam a aussi débauché deux anciens stagiaires de Luc Besson pour les faire travailler dans son nouveau studio.
Non responsable pour le tribunal
Le tribunal des prud'hommes de Paris en a jugé autrement et a accédé à la demande de l'ancien co-fondateur d'EuropaCorp. Le Pogam demandait 1,3 million d'euros à son ancien employeur. Le juge a estimé que l'article du Nouvel Observateur reposait sur des propos rapportés de l'ex-bras droit de Luc Besson. Ce dernier n'est donc pas responsable. Concernant la nouvelle société de production, le tribunal a estimé que la création de l'entreprise après le préavis de départ ne pouvait être considéré comme une rupture de la clause de non-concurrence.
Pour se défendre, EuropaCorp réclamait de son côté 2,35 millions d'euros de dommages et intérêts au juge du tribunal des prud'hommes. La décision aurait pu beaucoup plus mal tomber. D'après Le Figaro, le studio a retrouvé une bonne santé financière cette année, après ses difficultés de 2011.
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