Les studios Pixar s’essaient au film de princesse avec « Rebelle »
Pixar, qui a bâti sa réputation avec des films prenant le contre-pied de l'animation traditionnelle, a mis sept ans à accoucher de "Rebelle", qui sort mercredi sur les écrans français, un mois après l'Amérique du Nord.
Un processus exceptionnellement long pour un film qui a donné quelques migraines aux responsables du studio, longtemps insatisfaits de leur bébé.
Après cinq ans de développement, l'Américain Mark Andrews a dû reprendre les rênes du projet des mains de Brenda Chapman - vétéran de l'animation passée par Disney et DreamWorks avant d'arriver chez Pixar - avec cette consigne: « Donne-nous une bonne histoire ! ».
Homme, femme ou animal : même galère !
Il est vrai que Pixar, généralement salué pour la qualité de ses scénarios, s'était lancé un double défi avec "Rebelle ": faire un film de princesse - un genre labouré pendant des décennies par Disney, la maison-mère de Pixar - et confier le rôle principal, pour la première fois dans la filmographie du studio, à un personnage féminin.
Mark Andrews assure qu'il n'est pas plus difficile de travailler sur une héroïne que sur un héros. « C'est toujours un défi », dit-il. « Quel que soit le personnage, c'est toujours une galère pour le caractériser ».
« Que le personnage soit un homme, une femme, un poisson ou un lézard, cela n'a pas d'importance. La question, c'est: Quel est le message? Comment puis-je faire naître l'empathie avec le public? Et c'est toujours difficile », avoue-t-il.
Une princesse au caractère affirmé
"Rebelle " suit les aventures de la princesse écossaise Merida (qui a la voix de Bérénice Bejo dans la version française), un garçon manqué au caractère bien trempé qui rejette en bloc les traditions familiales, notamment son mariage à l'un des héritiers des clans du royaume.
Bien décidée à faire changer sa mère Elinor, gardienne des traditions, elle demande l'aide d'une sorcière, qui va jeter à la reine un sort aussi puissant qu'inattendu, obligeant Merida à revoir ses priorités.
Mark Andrews était très à l'aise dans l'univers écossais du film. "Je suis de descendance écossaise et j'ai toujours été un fana de l'histoire du Moyen-Age", dit-il. Avant même que "Rebelle " ne soit mis en chantier, il se promenait déjà en kilt dans les soirées de Pixar. Et c'est un archer hors pair.
Il avait également fait office de consultant officieux de Brenda Chapman, quand elle était encore aux commandes du film. En lui donnant les clés du projet, le studio savait "qu'il conserverait l'honnêteté et l'amour cultivés par Brenda pour l'époque et le lieu", souligne-t-il.
Un voyage initiatique dopé aux prouesses techniques
Voyage initiatique, "Rebelle " s'attache avant tout à la relation mère-fille, en abordant les thèmes de la transformation, de l'acceptation de l'autre et du prix à payer pour parvenir à la maturité.
Pour Mark Andrews, le noeud du conflit entre Merida et sa mère est "qu'elles ne veulent pas s'écouter. Elle veulent que l'autre renonce à tout (ce auquel elle croit) parce que chacune considère que sa façon de voir les choses est évidemment la meilleure".
Le film multiplie en outre les prouesses techniques, notamment dans l'animation de la fascinante chevelure rousse et bouclée de la princesse et dans la représentation des paysages écossais.
Avec "Rebelle ", Pixar espère faire oublier la contre-performance de "Cars 2" (2011). Son dernier opus en date, éreinté par la critique et snobé par les Oscars, n'avait rapporté "que" 550 millions de dollars dans le monde, environ la moitié des recettes de "Toy Story 3" (2010).
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.