Les plus gros flops ciné des années 2000
Avec 200 millions de dollars de pertes, "John Carter" est l'échec financier le plus retentissant des années 2000. FTVi a dressé la liste des plus gros bides d'Hollywood de ce début de siècle.
"La réalisation de films ne se fait pas sans risque. C'est un art, pas une science exacte, et il n'y a pas de recette toute faite pour le succès", ne croit pas si bien dire le président des studios Disney, Rich Ross.
1. Car on a beau s'appeler Disney, dépenser 350 millions de dollars (265,5 millions d'euros) dans un film, dont 100 millions en marketing, ça ne suffit pas pour attirer les foules. On a beau s'appeler Andrew Stanton, avoir réalisé Le monde de Nemo (l'un des films les plus rentables), WALL-E et faire le plus gros bide de l'histoire des bides.
Il s'agit bien sûr de John Carter, sorti le 7 mars. Dans un communiqué publié mardi 20 mars, Disney annonce 200 millions de dollars de pertes. Pourquoi ? Certains blâment l'absence de stars "bankable", ou encore la faible notoriété du roman d'Edgar Rice Burroughs (créateur de Tarzan), dont le film est tiré. En tout cas, c'est le plus gros flop financier des années 2000, dont voici les neuf autres lauréats du top 10 :
2. Milo sur Mars (2011). 136 millions de pertes
La mère du jeune Milo a été enlevée par des Martiens, qui veulent se servir de son instinct maternel afin de programmer des robots-nounous.
Qui ? Simon Wells à la réalisation, à qui l'on doit un gros succès, Le prince d'Egypte (1998) et un dessin animé culte, Fievel au Far West (1991). Pas de supercasting au doublage.
Pourquoi ça n'a pas marché ? L'histoire est plutôt bancale, un poil sexiste et les personnages pas "attachants", estime le New York Post. La technique de motion capture a été aussi vivement critiquée : "Il est temps d'admettre que demander à des acteurs d'enfiler des combinaisons constellées de LED, jouer sur un fond blanc, puis refiler le résultat à des animateurs 3D n'est pas une manière de faire un bon film", assène le New York Times.
3. Sahara (2005). 121,7 millions de pertes
Dirk Pitt, une sorte de nouvel Indiana Jones, chasse les objets légendaires, non sans devoir résoudre moultes énigmes et échapper aux nombreux pièges qui se dressent sur sa route.
Qui ? Avec Penelope Cruz et Matthew McConaughey, le réalisateur, Breck Eisner (fils d'un ancien PDG de Disney), signe son premier long métrage.
Pourquoi ça n'a pas marché ? Le salaire des deux stars (8 millions de dollars pour lui, 1,6 million pour elle) et leurs avantages en nature ; les pots-de-vin versés au Maroc, où la majeure partie du film a été tournée, estimés à plus de 200 000 dollars par le LA Times ; un crash d'avion de 46 secondes, qui a coûté la bagatelle de 2 millions de dollars, pour finalement être coupé au montage ; et enfin, des critiques mitigées. Chez Première, "il vaut mieux voir ça que d'être aveugle" ; pour Télérama, "les péripéties de ce sous-Indiana Jones sont invraisemblables, enfantines et joyeuses. On les suit avec plaisir".
4. Alamo (2004). 119,2 millions de pertes
Un film historique, qui retrace (une énième fois) l'épisode le plus connu de la guerre d'indépendance du Texas face au Mexique : le siège de Fort Alamo, de février à mars 1836.
Qui ? Dennis Quaid, Billy Bob Thornton. Derrière la caméra, John Lee Hancock, qui cinq ans plus tard signe le très rentable et oscarisé The Blind Side.
Pourquoi ça n'a pas marché ? Un immense décor qui a coûté les yeux de la tête, un film monté, remonté, coupé dans tous les sens, de très mauvaises critiques (malgré un décor et une rigueur historique encensées) et surtout, la malchance de sortir le même jour que La passion du Christ, de Mel Gibson.
5. Pluto Nash (2002). 113 millions de pertes
En 2087, Pluto Nash, propriétaire d'un bar sur la Lune, refuse de vendre son établissement à des mafieux de l'espace.
Qui ? Eddie Murphy, Randy Quaid, Rosario Dawson, et des guests comme Pam Grier et John Cleese.
Pourquoi ça n'a pas marché ? Parce que le film est très, très mauvais. Un vrai nanar qu'on croirait tourné dans les années 1980… parce qu'en réalité, c'est l'époque à laquelle il était prévu de le sortir. "On s'ennuie. C'est plat. C'est laid. Et le pire pour une comédie : ce n'est pas drôle un seul instant", résume Associated Press. Le film a d'ailleurs reçu cinq nominations aux Razzie Awards, les anti-Oscars qui récompensent chaque année les pires productions d'Hollywood.
6. Speed Racer (2008). 106 millions de pertes
Speed Racer, as du volant, enchaîne les victoires. Mais lorsqu'il refuse de quitter la firme de son père pour une grosse écurie, il découvre que de richissimes hommes d'affaires truquent les courses et qu'il est dans leur viseur. Il va donc devoir participer au rallye "Crucible", qui a coûté la vie à son frère.
Qui ? A la réalisation : Andy et Lana Wachowski, à qui on doit le cultissime Matrix. Et un casting prometteur : Emile Hirsch, Susan Sarandon, Christina Ricci, John Goodman.
Pourquoi ça n'a pas marché ? Adapté d'un vieil anime japonais, le remake wachowskien n'a pas réussi à trouver son public. Trop enfantin ou pas assez, trop d'effets spéciaux, trop flashy, un scénario trop mince… les critiques sont mitigées : une "réussite visuelle" pour Les Cahiers du Cinéma, mais une histoire "cousue de fil blanc", juge Première. En même temps, sortir un outsider le même jour qu'Iron Man, ça n'aide pas.
7. Green Lantern (2011). 105 millions de pertes
Les Green Lantern Corps, protecteurs de la paix et de la justice, portent tous un anneau leur conférant des superpouvoirs. Mais la venue d'un nouvel ennemi les force à choisir pour la première fois une recrue parmi les humains : Hal Jordan, un talentueux pilote d'essai.
Qui ? Ryan Reynolds, Blake Lively, Peter Sarsgaard, Tim Robbins dans les rôles principaux, dirigés par le réalisateur Martin Campbell, auteur de deux James Bond à succès, Golden Eye et Casino Royale.
Pourquoi ça n'a pas marché ? Surfer sur la vague des films de superhéros (Iron Man, X-Men) ne suffit pas. Encore faut-il un scénario qui tienne la route et choisir des acteurs "reconnus" par les fans de comics. La filmographie de Reynolds n'est pas des plus parlantes dans ce domaine, tout comme celle de Blake Lively, l'héroïne de Gossip Girl. Les critiques sont presqu'unanimes : Les Inrocks regrettent un "design foireux", Le Parisien le "charisme d'endive" de Reynolds et pour Télérama, c'est une "bouse".
8. Potins mondains & amnésies partielles (2001). 94,6 millions de pertes
Porter Stoddard est un architecte new-yorkais reconnu. Une de ses meilleures amies, Mona, découvre que son mari a une liaison. Stoddard la console, mais un peu trop, jusqu'à ce que sa femme, Ellie, se mette à le soupçonner d'infidélité.
Qui ? Au casting, Warren Beatty, Diane Keaton, Goldie Hawn, Charlton Heston, Nastassja Kinski. On a vu pire.
Pourquoi ça n'a pas marché ? Le film, réécrit plusieurs fois, a mis trois ans à être bouclé, avec le double du budget initialement prévu. Aux Etats-Unis, ce sous-Woody Allen n'est resté en salles que quatre semaines. Le film "repose sur les procédés les plus éculés du théâtre de boulevard", juge Le Monde. Télérama parle d'un "vaudeville balourd ". Après ce bide retentissant (le deuxième de sa carrière, après Ishtar, en 1987), Warren Beatty a carrément arrêté sa carrière. Et le réalisateur Peter Chelsom a commis Hannah Montana, le film.
9. Furtif (2005). 94 millions de pertes
Trois pilotes d'essai d'avions furtifs ultrasophistiqués doivent faire équipe avec EDI, un avion de combat à intelligence artificielle sans pilote humain. Jusqu'à ce que l'engin décide de n'en faire qu'à sa tête, manquant de déclencher une guerre nucléaire mondiale.
Qui ? Rob Cohen (Dragon, l'histoire de Bruce Lee, The Skulls et le blockbuster Fast and Furious) y dirige Jessica Biel, Jamie Foxx et Sam Shepard.
Pourquoi ça n'a pas marché ? Ce mix entre Top Gun et 2001 : l'odyssée de l'espace, qui se prend pour un Michael Bay, n'a pas du tout plu aux critiques. "Ahurissant de nullité" pour Mad Movies, c'est "une insulte au bon goût et à l'intelligence", estime Roger Ebert dans le Chicago Sun-Times.
10. Final Fantasy, les créatures de l'esprit (2001). 81,9 millions de pertes
En 2065, une poignée de Terriens tentent d'échapper à de mystérieux fantômes qui se nourrissent d'êtres vivants. Ils doivent compter sur quelques guerriers et leurs pouvoirs magiques pour sauver la race humaine.
Qui ? Avec les voix d'Alec Baldwin, Steve Buscemi, Donald Sutherland. Par Hironobu Sakaguchi, le créateur de la cultissime franchise de jeux vidéo Final Fantasy, dont est inspiré le film.
Pourquoi ça n'a pas marché ? Un énorme chantier de quatre ans, pour un film entièrement en images de synthèse, ultraréaliste, donc ultracher. Et qui a carrément fait couler sa boîte de prod, Square Pictures, dont c'était le premier long métrage. Une merveille de poésie, onirique, sublime, mystique… mais marketé comme un film d'actions. Erreur. Aussi, "l'absence totale d'intensité dramatique et un message new age à la limite du ridicule gâchent ce joli spectacle", juge Première.
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