Les plateformes de streaming "sont hors la loi", dénonce l'actrice Anne Bouvier, présidente de l'Adami

Sept mille artistes ont signé une lettre ouverte pour réclamer une meilleure rémunération sur les plateformes de streaming.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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La lettre ouverte réclame que les artistes soient "rémunérés proportionnellement au succès de l'œuvre à laquelle ils collaborent". (SILAS STEIN / DPA / PICTURE ALLIANCE / NEWSCOM / MAXPPP)

Les plateformes de streaming "sont hors la loi", a dénoncé lundi 13 mai sur franceinfo l'actrice Anne Bouvier, présidente de l'Adami, l'Administration des droits des artistes et musiciens interprètes, société qui gère les droits de comédiens et musiciens pour la diffusion de leur travail enregistré, alors que 7 000 artistes signent une lettre ouverte pour réclamer une meilleure rémunération sur les plateformes de streaming à la veille de l'ouverture du festival de Cannes. Cette lettre ouverte, lancée à l'initiative de l'Adami, réclame que les artistes soient "rémunérés proportionnellement au succès de l'œuvre à laquelle ils collaborent".

"On espère mobiliser les plateformes qui font la sourde oreille aux appels des syndicats", explique Anne Bouvier. La présidente de l'Adami compte sur "les pouvoirs publics" pour "mettre la pression sur ces plateformes" afin qu'elles entendent les revendications. Elle les juge "un peu au-dessus des lois" et dénonce une "mentalité un peu à l'américaine du copyright" avec le paiement d'un forfait pour un tournage. "Et puis après, on détient tous vos droits et on fait ce qu'on veut." "Mais ça ne se passe pas comme ça en Europe", assène Anne Bouvier.

"Une prise de conscience" des artistes français

L'actrice estime qu'il y a "une prise de conscience" des artistes français. "On sent une rumeur, des prémices qu'on avait jamais senties jusqu'à présent, parce que beaucoup d'acteurs et d'actrices ont appelé leur agent artistique en disant, je ne comprends pas, je touche de moins en moins de droits." Anne Bouvier sent "un ras-le-bol" et estime qu'"une grève est envisageable" à l'image de celle lancée par les Américains. "Sinon, cela peut être une assignation aussi en justice. C'est ce qu'ont fait les acteurs italiens."

Anne Bouvier salue encore les signataires de la tribune, où figurent notamment Swann Arlaud, Alain Chamfort, Sandrine Bonnaire, Valérie Donzelli ou Agnès Jaoui. "C'est très courageux de leur part", parce qu'ils "engagent leur notoriété, leur carrière, parce que c'est un risque qu'ils prennent". "J'espère que les plateformes vont les entendre", ajoute la présidente de l'Adami.

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