Le réalisateur Chris Marker est mort

Il avait écrit son amour pour les chats, photographié des jeunes femmes dans le métro, et surtout réinventé l'univers de la science-fiction... Le réalisateur français Chris Marker, de son vrai nom Christian-François Bouche-Villeneuve, est mort à l'âge de 91 ans lundi 30 juillet. Annoncé par le directeur du festival de Cannes, Gilles Jacob et par le critique de cinéma Jean-Michel Frodon sur Twitter, son décès, au lendemain de son anniversaire, a été confirmé par ses proches à l'AFP.

Esprit curieux,cinéaste infatigable, poète amoureux des chats, vidéaste, personnage secret,immense talent, sommes orphelins de Chris MARKER

— gilles jacob (@jajacobbi) julio 30, 2012

tristesse infinie: Chris Marker est mort.

— Jean-Michel Frodon (@JMFrodon) julio 30, 2012

Son travail a été exposé lors des Rencontres de la photographie d'Arles en 2011. Des clichés mais aussi des montages vidéos mettant en avant son amour du cinéma muet montraient sa curiosité sans limites saluée par la critique. Sur Twitter, ses nombreux fans pleurent son décès et rappellent ces mots prononcés par le cinéaste :

« Mourir est tout au plus l'antonyme de naître. L'antonyme de vivre reste à trouver.» Chris Marker twitter.com/Thereze_Dakin/…

— D@KiN (@Thereze_Dakin) julio 30, 2012

Un langage cinématographique unique

Son film le plus célèbre, le moyen métrage La Jetée, sorti en 1962, a inspiré par la suite de très nombreux cinéastes, dont Terry Gilliam et son Armée des douze singes.

"Il y a une sorte d'interaction entre les émotions données par la plastique de l'image et celles données par le rythme, le balancement du texte. [...] Au début les gens ont été frappés par son lyrisme, par sa culture, sans se rendre compte de cette soudure parfaite. Tout cela est maintenant rentré dans les mœrs", déclarait à son sujet le réalisateur Alain Resnais dans une interview accordée en 1963 à la revue Image et son. 

Après la confirmation de sa mort lundi, le milieu du cinéma rend hommage au talent rare du cinéaste et écrivian engagé.

La Cinémathèque française souligne "un ton inédit", mais aussi "un style et une manière inconnue de regarder le monde et d'en rendre compte, un art du montage poétique". 

"Son œuvre a suivi et épousé la deuxième moitié du XXe siècle en se tenant à la bonne distance des événements historiques qui ont bousculé le monde: Cuba, le communisme soviétique et chinois, la guerre du Vietnam, mai 68 en France, le Chili, les luttes ouvrières, les combats pour l'émancipation et l'indépendance", ajoutent quant à eux le journaliste Serge Toubiana et le réalisateur Costa Gavras dans un communiqué.