Le prix Louis Delluc attribué au film "Le Havre" d'Aki Kaurismäki
Le film a été tourné en français, bien que le réalisateur finlandais ne parle pas la langue de Molière. Il met en scène un cireur de chaussures, Marcel Marx (André Wilms), qui tend la main à un enfant africain sans papiers, échoué dans le port du Havre et qui rêve de rejoindre sa mère en Angleterre. Au même moment, sa femme Arletty, incarnée par Kati Outinen, l'actrice fétiche d'Aki Kaurismäki, tombe malade. Marcel affronte alors, avec la solidarité du quartier, la mécanique aveugle de l'Etat.
Les plans sont dépouillés, les personnages lunaires et les dialogues parfois proches du surréalisme dans un film où Aki Kaurismäki montre, comme toujours, une réelle empathie et une vraie tendresse pour ses personnages.
Un film engagé sur la question de l'immigration
Engagé sur la question de l'immigration, "Le Havre" avait été salué comme "une ode à l'espérance, à la solidarité et à la fraternité" par le jury du Prix oecuménique à Cannes, où il a remporté le Prix de la Critique internationale.
"Nous sommes repartis de Cannes un peu déçus, aujourd'hui c'est un beau cadeau de fin d'année face à une brillante concurrence", a déclaré le producteur du film, Stéphane Parthenay, ravi de voir Aki Kaurismäki récompensé d'un prix qui avait également couronné Robert Bresson, "une référence" pour le réalisateur finlandais, absent vendredi.
"Le Havre" sera sur les écrans à partir du 21 décembre.
Né en 1957 à Orimattila, en Finlande, Aki Kaurismäki a réalisé une vingtaine de longs-métrages à l'atmosphère poétique et particulière. Il a beaucoup collaboré avec son frère Mika Kaurismäki au début de sa carrière.
Son film "L'Homme sans passé" a reçu le Grand Prix et le Prix d'interprétation féminine au Festival de Cannes en 2002 et a été nommé aux Oscars en 2003 dans la catégorie du meilleur film en langue étrangère.
"Donoma", de Djinn Carrenard, prix du premier film
"Donoma", de Djinn Carrenard, a reçu le Prix Louis Delluc du premier film. C'est le premier long métrage d'un réalisateur homme-orchestre (scénario, image, son, montage, costumes, décors...) qui a bouclé le tournage avec un budget de 150 euros, en trois mois, avec une dizaine de comédiens professionnels volontaires. Complètement hors norme, ce film au nom d'origine Sioux (Donoma signifie "le soleil est là") embarque le spectateur dans une guérilla de l'amour autour de trois couples.
Le prix Louis-Delluc est décerné tous les ans au Fouquet's par une vingtaine de critiques et de personnalités. Il récompense depuis 1937 le meilleur film français sorti dans l'année.
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