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Le festival Jean Carmet de Moulins se consacre aux seconds rôles
Pour la 17e année consécutive, Moulins, dans l'Allier, fait la part belle aux seconds rôles du cinéma en organisant du 12 au 19 octobre 2011 son festival Jean Carmet.
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Il en va de Jean Carmet comme de quelques autres comédiens, on ne peut citer que quelques uns de ses rôles, mais on a l'impression de l'avoir vu partout. C'est le sort du second rôle, encore que Carmet en soit sorti plusieurs fois par le haut. C'était aussi la richesse du cinéma français, celui d'avant la nouvelle-vague, celui des vedettes, avant celui des stars. Des cinéastes comme Carné, Renoir, Duvivier, Gremillon ont su habiller leurs films de ces gueules qui ont accompagné les acteurs de premier plan. Autour des Arletty, Louis Jouvet, Jean Gabin ou Michel Simon, combien de Noël Roquevert, Julien Carette, Marcel Herrand, Jane Marken, Marcel Perès ?
Pour beaucoup, les noms sont retombés dans l'oubli, mais il suffit de voir les visages pour que renaisse tout un monde. Ils s'appelaient Jean Tissier, Paul Frankeur, Gérard Blain, Dora Doll, Alfred Adam, Bernard Lavalette ou Hélène Dieudonné.
Pour le grand public, ils faisaient un peu partie de la famille. Ils ressemblaient à l'oncle, au cousin ou à la voisine. Ils apportaient au film qui les employait une véracité dont les grands rôles, marqués par leur célébrité, avaient besoin pour habiller leur crédibilité.
Une fois passée la nouvelle vague, les seconds rôles ont réapparu. Claude Sautet et ses films de quadragénaires des années soixante-dix en a même fait une sorte de marque de fabrique. Peu à peu, de Jacques Rosny à Bernard Lecoq en passant par Carlo Nell, Marthe Villalonga, Christophe Bourseiller ou Jean-Pierre Kalfon, de nouveaux grands seconds rôles se sont fait une place. On peut même se demander pour nombre d'entre eux pourquoi leur carrière n'a pas ou peu franchi le cap des seconds rôles. C'est le cas pour des personnalités comme Marcel Bozzufi ou Bernard-Pierre Donnadieu dont la carrure professionnelle, l'engagement artistique et la qualité de l'interprétation auraient du ouvrir les portes du vedettariat.
Mais c'est oublier souvent qu'un second rôle au cinéma a parfois connu la première place au théâtre et à la télévision.
Contrairement à ce que certains pourraient croire, une carrière de second rôle n'est pas un échec dans une vie de comédien. Nombre d'entre ceux et celles qui répondent à cette définition traversent heureux une carrière au cours de laquelle ils bénéficient de la sympathie du public tout en pouvant continuer de mener une vie normale.
JFL
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