Le documentaire controversé "Salafistes" sera interdit aux moins de 18 ans
Dans un premier temps, la commission de classification du CNC avait refusé d'autoriser la sortie du film, qui reproduit les propos et la propagande d'islamistes radicaux sans commentaires.
Le très controversé documentaire Salafistes sortira finalement dans un nombre limité de salles, mercredi 27 janvier, a annoncé la ministre de la Culture, Fleur Pellerin, mais il sera interdit aux spectateurs de moins de 18 ans. Les réalisateurs de cette plongée dans les milieux islamistes radicaux au Mali, en Mauritanie ou encore en Tunisie ont fait le choix de reproduire les propos et des images de propagande sans les accompagner de commentaires.
Dans un premier temps, la commission de classification des œuvres du Centre national du cinéma (CNC) – qui décide notamment de la catégorie de spectateurs à laquelle est autorisé un film– n'avait pas accordé le visa d'exploitation nécessaire à la diffusion en salles de Salafistes. Le CNC a donné un nouvel avis, mardi soir, veille de la date de sortie prévue, mais a laissé le dernier mot à Fleur Pellerin.
Le film sera accompagné d'un avertissement
"Compte tenu du parti pris de diffuser sans commentaires des scènes et des discours d'une extrême violence, j'ai décidé de suivre l'avis de la commission" et d'interdire le film aux moins de 18 ans, a annoncé la ministre de la Culture. Le film sera accompagné d'un avertissement. Seules cinq salles ont prévu de le diffuser en France.
"Le public a besoin d’une certaine maturité pour apprécier ce film, qui est d’une grande violence, comme étant une dénonciation du monde salafiste, a expliqué Fleur Pellerin au Monde pour justifier sa décision. Mais je ne l’ai pas censuré, car je ne souhaite pas empêcher un auteur de produire un documentaire."
Une décision rare pour un documentaire
Au-delà d'images montrant de façon crue l'application de la charia, la reprise, dans le film, des images non censurées de l'exécution du policier Ahmed Merabet par les frères Kouachi, le 7 janvier 2015, avaient choqué les syndicats de police. Dans un courrier adressé vendredi à la ministre, François Margolin avait indiqué qu'il allait modifier la scène. Une modification qui a permis au CNC de se prononcer une seconde fois sur le film.
L'interdiction aux mineurs est une décision très rare pour un documentaire. Au cinéma, elle impose qu'un film porte une mention claire de cette interdiction sur les bandes-annonces, les affiches et dans les salles.
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