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La collectivité de Seine-Saint-Denis renonce à demander la déprogrammation du "J'accuse" de Polanski

La collectivité Est Ensemble qui rassemble neuf communes de Seine-Saint-Denis a renoncé mercredi 20 novembre à demander la déprogammation du film "J’accuse". Le film de Roman Polanski qui, par ailleurs, a pris la tête du box-office français avec plus de 500.000 spectateurs pour sa première semaine en salle. 

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Dans son dernier film, "J'accuse", Roman Polanski signe un thriller sur fond d'espionnage qui raconte l'affaire Dreyfus. Un scandale majeur de la IIIe République. (FRANCE 3)

La collectivité Est Ensemble, qui avait réclamé mardi le retrait du film J'accuse de ses six cinémas publics, a annoncé revenir en arrière, face à l'opposition de directeurs de salles de cinéma et d'élus.

Appel au boycott à "titre personnel"

Mardi soir, le président socialiste de la collectivité, Gérard Cosme, avait annoncé lors d'un conseil de territoire cette décision, alors que Roman Polanski fait l'objet d'une nouvelle accusation de viol de la part d'une photographe française.

Après avoir "entendu la position des élus hier soir", "j'ai entendu ce matin celle des directeurs" de cinémas, a-t-il déclaré mercredi matin aux médias. "J'ai échangé avec eux sur la liberté artistique. Après avoir entendu chacun, en mon âme et conscience, je maintiens la programmation de J'accuse" en demandant qu'il y ait des débats qui accompagnent la diffusion du film, a-t-il ajouté. Il rappelle qu'à "titre personnel", il appelle à ne pas aller voir ce film.

La parole aux directeurs de salles

"J'estime qu'en programmant ce film je ne cautionne pas tous les violeurs de France", a dit à l'AFP Annie Thomas, directrice du cinéma Le Trianon à Romainville.

"Nous demandons dès à présent à nos élus la liste des cinéastes dont nous n'aurons plus le droit de programmer les films et la définition de leurs critères", avait pour sa part écrit sur Facebook Stéphane Goudet, le directeur du Méliès, à Montreuil. "Un comité de vérification de la moralité des artistes programmés est-il prévu, puisque la liberté individuelle des spectateurs n'est pas suffisante ?", s'était interrogé le directeur.

Il est revenu plus tard sur Facebook pour remercier les opposants au retrait du film :

"Je suis également profondément convaincue que jamais la censure d'une oeuvre ne plaidera pour quelque cause que ce soit", avait aussi écrit sur le réseau social Alexie Lorca, adjointe à la culture de la ville.

De son côté, l'avocat du cinéaste, Hervé Temime s'était dit auprès de l'AFP "atterré par cette décision à laquelle M. Polanski ne souhaite pas réagir". J'accuse est en tête du box-office français avec 500.000 spectateurs en une semaine d'exploitation, ce qui constitue le meilleur démarrage pour un film du réalisateur. 

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