La passion du football vue par Tati, Annaud, Huston, Kusturica et Loach
Des films sur le foot, il y en a des tas. L'idée n'étant pas de faire une thèse sur "Shaolin Soccer" (dont le sous-titre aurait pu être "carton rouge"), on ne s'intéressera ici qu'aux oeuvres, documentaires et fictions réunis, réalisés cinq cinéastes qui pèsent, des Deschamps de la caméra.
A la demande du président du Sporting Club de Bastia de l'époque, Jacques Tati, figure de la Nouvelle vague, réalise un court métrage documentaire (25 minutes) sur l'épopée européenne de l'équipe première. Grand passionné de sport, le réalisateur de "Mon oncle" choisit de montrer la place du sport dans la vie quotidienne des habitants de Bastia. Un film (le dernier de sa carrière) quasiment oublié. On n'a pas le film sous la main mais voir Jacques Tati tomber le veston pour se mettre dans les buts, ça n'a pas de prix !
Pas du tout le même registre de jeu. Jean-Jacques Annaud, connu pour "L'ours" neuf ans plus tard, choisit de traiter du football sur le ton de la comédie. Avec Patrick Dewaere en acteur principal, "Coup de tête" reste l'une des premières fictions à avoir pour toile de fond le ballon rond amateur. Le pitch : François Perrin est ailier droit dans l'équipe de football de la petite ville de Trincamp. Le président du club est également le patron de l'usine où il travaille. Après un coup de gueule, François est renvoyé du terrain et perd son emploi à l'usine. Mais l'équipe, qui doit jouer en coupe de France, ne peut absolument pas se passer de Perrin.
Non, non, vous ne rêvez pas ! Sylvester Stallone, Michael Caine et "le roi" Pelé dans le même film. On ne sait pas trop ce qu'il s'est passé ce jour de 1981 dans la tête de John Huston ("Le Faucon maltais", "L'homme qui voulut être roi") qui s'est dit : "Tiens, je vais faire un film sur le Seconde guerre mondiale. Non en fait, je vais faire un film sur la Seconde guerre mondiale mais qui parle de foot. Il y aura une équipe de nazis opposée à une équipe de prisonniers doués des guiboles. Pas de figurants, on n'aura qu'à prendre de vrais joueurs de foot !" Voilà. Au final, un film improbable, une bizarrerie devenue culte.
Retour au docu avec Emir Kusturica ("Chat noir, chat blanc") qui plonge dans la vie du "gamin en or" -et l'un des plus grands joueurs du jeu argentin (du moins jusqu'à l'arrivée d'un certain Léo Messi)- Diego Armando Maradona. En clair, on assiste à un portrait du joueur passé par Boca, Barcelone et Naples (où il a accédé au statut de Dieu vivant), entremêlé de moments autobiographiques tirés de l'expérience de réalisateur de Kusturica. Un étrange mélange porté par la musique de Manu Chao : "La vida es una tombola..."
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