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La passion du football vue par Tati, Annaud, Huston, Kusturica et Loach

En attendant la finale de l'Euro 2016, dimanche, entre la France et le Portugal, Culturebox revient sur ces réalisateurs qui ont traité de foot dans leurs films. Passion ballon rond vue par Jacques Tati, Jean-Jacques Annaud, John Huston, Kusturica et Ken Loach
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
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Eric Cantona dans le film de Ken Loach "Looking for Eric"
 (Copyright Joss Barratt)

Des films sur le foot, il y en a des tas. L'idée n'étant pas de faire une thèse sur "Shaolin Soccer" (dont le sous-titre aurait pu être "carton rouge"), on ne s'intéressera ici qu'aux oeuvres, documentaires et fictions réunis, réalisés cinq cinéastes qui pèsent, des Deschamps de la caméra. 

1.
Jacques Tati présente "Forza Bastia" (1978)

A la demande du président du Sporting Club de Bastia de l'époque, Jacques Tati, figure de la Nouvelle vague, réalise un court métrage documentaire (25 minutes) sur l'épopée européenne de l'équipe première. Grand passionné de sport, le réalisateur de "Mon oncle" choisit de montrer la place du sport dans la vie quotidienne des habitants de Bastia. Un film (le dernier de sa carrière) quasiment oublié. On n'a pas le film sous la main mais voir Jacques Tati tomber le veston pour se mettre dans les buts, ça n'a pas de prix !
 

 

2.
Jean Jacques Annaud lâche son "Coup de tête" (1979)

Pas du tout le même registre de jeu. Jean-Jacques Annaud, connu pour "L'ours" neuf ans plus tard, choisit de traiter du football sur le ton de la comédie. Avec Patrick Dewaere en acteur principal, "Coup de tête" reste l'une des premières fictions à avoir pour toile de fond le ballon rond amateur. Le pitch : François Perrin est ailier droit dans l'équipe de football de la petite ville de Trincamp. Le président du club est également le patron de l'usine où il travaille. Après un coup de gueule, François est renvoyé du terrain et perd son emploi à l'usine. Mais l'équipe, qui doit jouer en coupe de France, ne peut absolument pas se passer de Perrin.
 

 

3.
John Huston veut les trois points avec "A nous la victoire" (1981)

Non, non, vous ne rêvez pas ! Sylvester Stallone, Michael Caine et "le roi" Pelé dans le même film. On ne sait pas trop ce qu'il s'est passé ce jour de 1981 dans la tête de John Huston ("Le Faucon maltais", "L'homme qui voulut être roi") qui s'est dit : "Tiens, je vais faire un film sur le Seconde guerre mondiale. Non en fait, je vais faire un film sur la Seconde guerre mondiale mais qui parle de foot. Il y aura une équipe de nazis opposée à une équipe de prisonniers doués des guiboles. Pas de figurants, on n'aura qu'à prendre de vrais joueurs de foot !" Voilà. Au final, un film improbable, une bizarrerie devenue culte. 
 

 

4.
Kusturica fan de "Maradona" (2008)

Retour au docu avec Emir Kusturica ("Chat noir, chat blanc") qui plonge dans la vie du "gamin en or" -et l'un des plus grands joueurs du jeu argentin (du moins jusqu'à l'arrivée d'un certain Léo Messi)- Diego Armando Maradona. En clair, on assiste à un portrait du joueur passé par Boca, Barcelone et Naples (où il a accédé au statut de Dieu vivant), entremêlé de moments autobiographiques tirés de l'expérience de réalisateur de Kusturica. Un étrange mélange porté par la musique de Manu Chao : "La vida es una tombola..." 
 

 

5.
Ken Loach, le football au coeur (1998 et 2009)
Le lauréat de la Palme d'or au dernier Festival de Cannes pour "Moi, Daniel Blake" est sans doute le plus connu de cette sélection. Et le seul qui ait mis un doublet avec " My name is Joe" (1998) et "Looking for Eric" (2009). Le premier est un film où le football sert de prétexte à une rencontre amoureuse. Le personnage éponyme de Joe y est l'entraîneur alcoolique de la plus mauvaise équipe de Glasgow. Le second est un film social dans lequel le protagoniste Eric Bishop, une âme perdue, et en détresse, échange avec Éric Cantona qui tient le rôle d'un coach de vie. De temps en temps, on découvre des extraits de matches du club du "King" (encore un) Cantona, Manchester United. Et rien que pour la fameuse déclaration : " When the seagulls follow the trawler, it's because they think sardines will be thrown into the sea" (en français "quand les mouettes suivent un chalutier, c'est parce qu'elles pensent que des sardines seront jetées à la mer") à la fin du générique, ça vaut la peine de le revoir. 

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