La justice russe lève l'assignation à résidence de Kirill Serebrennikov
Kirill Serebrennikov, auteur du génial "Leto" qui a fait l'événement auprès de la critique au festival de Cannes, avait été arrêté dans la nuit du 21 au 22 août 2017 et assigné à résidence alors qu'il se trouvait en plein tournage d'un film à Saint-Pétersbourg. Quatre mois plus tard, la justice russe ordonnait la saisie des biens et actifs du metteur en scène, notamment son appartement et sa voiture. Plusieurs de ses collaborateurs étaient également poursuivis dans cette affaire.
Reprendre rapidement le travail
Kirill Serebrennikov a assuré compter "fêter" la nouvelle avant de reprendre rapidement le travail, bien qu'il ait monté plusieurs films et spectacles depuis son domicile en transmettant des clés USB. "Ce n'est pas très facile psychologiquement mais il y a beaucoup de choses à faire. Nous avons des spectacles, des répétitions", a réagi le réalisateur de "Leto", ovationné lors du dernier festival de Cannes.
Kirill Serebrennikov avait été nommé en 2012 à la tête du Centre Gogol, qu'il a transformé en un des centres névralgiques de la culture contemporaine à Moscou. Il y a notamment monté "Les Âmes mortes", d'après le roman de Nicolas Gogol, acclamé en 2016 au Festival d'Avignon. Pour ses partisans, il paye sa liberté de création et ses pièces parfois osées, mêlant politique, sexualité et religion, dans un pays où les autorités poussent pour un retour en force des valeurs traditionnelles et conservatrices.
Une affaire de détournement de fonds publics
En Russie, Kirill Serebrennikov est visé par une affaire de détournement de fonds publics qu'il dénonce comme "absurde". Kirill Serebrennikov a reçu le soutien de nombreuses personnalités artistiques russes et étrangères. Il est accusé d'avoir détourné 1,7 million d'euros de subventions publiques destinées à son théâtre moscovite grâce à un système de devis et factures gonflés entre 2011 et 2014. En juillet 2018, alors que son assignation à résidence était à nouveau prolongée, le metteur en scène et cinéaste de 49 ans avait résumé en un mot, "absurde", cette affaire et assuré que les sommes versées avaient servi à créer des œuvres.
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