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"La guerre des boutons" : les hostilités commencent

Ce sera l'affrontement de la rentrée, sur les écrans français. En septembre, à une semaine d'intervalle, sortent deux films racontant la même histoire et portant le même titre : "la guerre des boutons". Une situation inédite, et un risque majeur : celui de décourager les spectateurs.
Article rédigé par franceinfo
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"La guerre des boutons", de Yann Samuell, avec Eric Elmosnino, Mathilde Seigner, Fred Testot : sortie le 14 septembre 2011.
"La guerre des boutons", de Christophe Barratier, avec Guillaume Canet, Laetitia Casta et Gérard Jugnot : sortie le 21 septembre 2011.
Ce n'est certes pas la première fois qu'un même sujet inspire au même moment deux projets différents, mais les producteurs ont d'habitude l'intelligence ou le bon sens d'espacer les dates de sortie de films forcément rivaux. Pour mémoire, "Les liaisons dangereuses" de Stephen Frears était sorti en décembre 1988, Milos Forman patientant jusqu'en décembre 1989 pour proposer aux spectateurs sa version de l'oeuvre de Choderlos de Laclos, "Valmont". Autre exemple, plus récent, "Truman Capote" arrive sur les écrans américains en septembre 2005 et vaut à Philip Seymour Hoffman un Oscar pour son interprétation du sulfureux écrivain. Sur le même sujet, "Scandaleusement célèbre" ne sera visible qu'en août 2006.

Ici donc, rien de tel : les producteurs des deux films intitulés "La guerre des boutons" ont choisi le choc frontal. Délibérément.
Le film de Christophe Barratier était annoncé, initialement, pour le mois de novembre prochain. Mais après avoir appris que le film de Yann Samuell sortirait en septembre, ils ont décidé de mettre les bouchées doubles, et de sortir leur propre film une semaine après leur rival.
Explication : c'est en général le film sorti le premier qui attire le plus grand nombre de spectateurs. "Les liaisons dangereuses" et "Truman Capote" ont relégué dans l'ombre leurs rivaux respectifs.
En fixant leur date de sortie au plus près de celle de leur concurrent, les producteurs de Christophe Barratier espèrent limiter la casse.
Mais les professionnels de la distribution estiment que cette stratégie comporte un risque majeur : décourager une partie du public, qui pourrait être tentée de ne pas choisir entre deux films jugés semblables.

Les deux projets sont pourtant différents : là où Yann Samuell a situé son film dans les années 60 (comme celui signé Yves Robert en 1962, adaptation du roman éponyme de Louis Pergaud), Christophe Barratier a choisi de transposer l'action pendant l'Occupation allemande. Les deux réalisateurs comptent également sur leurs acteurs pour attirer les spectateurs : Mathilde Seigner, Eric Elmosnino, Alain Chabat chez l'un ; Laetitia Casta, Guillaume Canet, Gérard Jugnot à l'affiche du concurrent.

Pour conserver leur avance, Yann Samuell et ses producteurs ont commencé ces jours-ci leur campagne d'affichage, un mois et demi avant la sortie du film. "A l'attaque le 14 septembre", proclame l'affiche. Les hostilités sont lancées...

Frederic Wittner

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