"La Belle et la Meute" : quand le cinéma tunisien accompagne les mutations d'un pays
La Belle et la Meute, de Kaouther Ben Hania, sort en salles mercredi. Dans la Tunisie d'aujourd'hui, une étudiante est violée par des policiers. Elle décide de se battre pour obtenir justice. Un film inspiré d'une histoire vraie.
La Belle et la Meute, en salles mercredi 18 octobre, raconte l’histoire, inspirée de faits réels, d’une étudiante tunisienne qui se bat pour obtenir justice après avoir été violée par des policiers. La réalisatrice Kaouther Ben Hania ne montre pas ce viol. On découvre son personnage, Mariam, en début de soirée dans une fête étudiante. Puis, quelques heures plus tard, sonnée, hagarde. Youssef, qu'elle a croisé plus tôt, la convainc de porter plainte. Débute alors une longue nuit, où d'hôpitaux en commissariats, la jeune femme croise un condensé de la Tunisie actuelle. Des policiers corrompus qui veulent couvrir les flics violeurs, une policière incapable d'exprimer sa solidarité féminine, une infirmière musulmane pratiquante qui regarde Mariam comme une traînée mais qui finalement va l'aider.
Un message d'espoir
Dans l'affaire qui a inspiré ce film, les policiers criminels ont été condamnés à 15 ans de prison. Mariam Al Ferjani, l'actrice principale, lumineuse, est une enfant de la révolution tunisienne, elle veut croire au changement dans son pays : "Disons que j’essaie de garder mon optimisme. J’ai l’espoir quand je vois des jeunes, qui n'ont que 15 ans, et comment ils pensent. À leur âge, je pensais d’une façon différente, j’avais beaucoup plus de barrières pour parler. Ça, ça me redonne de l’espoir. En même temps, quand je vois certaines pratiques, je me dis que ce n’est pas gagné." La Belle et la Meute, c'est aussi un film très réussi tourné en neuf plans-séquences, ce qui donne une tension qui sert le récit.
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