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Isabelle Huppert, les filles de "Divines" et Xavier Dolan stars des César 2017

"Elle", de Paul Verhoeven, "Divines", de Houda Benyamina et "Juste la fin du monde" de Xavier Dolan sont les grands gagnants des 42e César. La cérémonie qui se déroulait vendredi soir Salle Pleyel à Paris a pris un tour politique avec un appel à voter à gauche du Britannique Ken Loach, les allusions à Donald Trump de George Clooney et la dénonciation des fermetures d'usines par François Ruffin.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Isabelle Huppert à la cérémonie des César, le 24 février 2017
 (Thibault Camus / AP / SIPA)

Grand favori avec onze nominations, "Elle" a remporté le César du meilleur film. Isabelle Huppert, qui incarne dans le long métrage de Paul Verhoeven une femme qui traque son violeur, a obtenu le César de la meilleure actrice. Nominée aux Oscars, qui seront décernés dimanche, elle a déjà été récompensée par un Golden Globe de la meilleure actrice dans ce rôle. Treize fois nommée aux Céséar dans cette catégorie, Isabelle Huppert n'avait été récompensée qu'une seule fois, pour "La Cérémonie" en 1996.

Reportage P. Deschamps, V. Bouffartigue, L. Crouzillac, R. Laurentin


Trois récompenses pour Divine

"Isabelle Huppert, tu as ajouté un niveau supérieur à ce film, et c'est quelque chose que je n'avais pas à l'esprit quand j'ai commencé. C'est quelque chose qui s'est passé avec toi", a déclaré Paul Verhoeven en recevant son prix. "C'est un rôle extraordinaire, complet et complexe, et dans une carrière  d'actrice, cela tient à coeur", a déclaré la comédienne après la cérémonie.
Deborah Lukumuena, Houda Benyamina et Oulaya Amamra, primées aux César pour "Divines", avec Marc-Benoît Créancier, le producteur du film
 (Laurent Vu / SIPA)
 
Nommé sept fois, "Divines", film explosif de la jeune réalisatrice Houda Benyamina sur l'épopée de deux gamines de banlieue, a également été mis à l'honneur avec trois récompenses, dont le César  du meilleur premier film. Son actrice principale Oulaya Amamra, soeur de la réalisatrice, a obtenu celui du meilleur espoir féminin et Déborah Lukumuena celui du meilleur second rôle.
 
Très essouflée par l'émotion, cette dernière, moulée dans une robe rouge vif, s'est rappelée qu'"elle était encore en pyjama quand la nouvelle de (sa) nomination" lui était parvenue. "A chaque fois que j'essaie de me retrouver dans ma petite vie quotidienne, le cinéma me tapote sur l'épaule en me disant : hé, viens, je t'emmène. Je ne  sais pas si le cinéma m'aime, mais moi je l'aime terriblement", a-t-elle ajouté.
Xavier Dolan, César du meilleur réalisateur pour "Juste la fin du monde" (24 février 2017)
 (Christophe Petit Tesson / EPA / MaxPPP)


Xavier Dolan sacré meilleur réalisateur

Le cinéaste canadien Xavier Dolan (27 ans) a quant à lui reçu le prix du meilleur réalisateur pour le huis clos familial "Juste la fin du monde", récompensé par trois prix. Son acteur principal, Gaspard Ulliel, a raflé le César  du meilleur acteur pour son rôle de fils qui retrouve sa famille pour lui annoncer sa mort  prochaine.
 
Moment politique, l'acteur américain George Clooney, venu aux côtés de sa  femme Amal, enceinte, pour recevoir un César d'honneur, a fait de nombreuses  allusions à la présidence de Donald Trump, soulignant que "le monde traverse des changements importants, pas tous dans le bon sens".
 
"Nous nous décrivons comme les défenseurs de la liberté, mais nous ne pouvons pas défendre la liberté à l'étranger si nous l'oublions chez nous",  a-t-il lancé.
George et Amal Clooney à Paris pour les César (24 février 2017)
 (Anthony Ghnassia / SIPA)

Ken Loach, César du meilleur film étranger, appelle à voter à gauche

Le réalisateur britannique Ken Loach, récompensé par le César du meilleur film étranger pour "Moi, Daniel Blake", Palme d'or à Cannes, a lui appelé les Français à voter à gauche, dans un message lu sur scène en son absence. "L'extrême droite réussit lorsque les gens se sentent désespérés", a-t-il  dit. "A présent c'est à vous Français de faire un choix. Nous, qui sommes vos amis depuis tant d'années, espérons que dans l'élection à venir vous pourrez rejeter l'amertume de la droite et voter en faveur de l'espoir suscité par la  gauche".
 
Les César, qui ont souvent mis à l'honneur ces dernières années des films engagés, ont aussi sacré le documentaire "Merci Patron !" de François Ruffin,  qui égratigne avec dérision le géant du luxe LVMH et son PDG Bernard Arnault. Son réalisateur, cofondateur du mouvement "Nuit Debout", en a profité pour  alerter sur les délocalisations, évoquant le sort d'une usine de sèche-linge Whirlpool à Amiens promise à la fermeture. "J'ai déjà eu un César populaire grâce au succès du film. Tous les soirs, aux  infos, des usines ferment. Pour le dénoncer, il fallait renouveler la forme par ce documentaire", a-t-il déclaré.
Hommage à Jean-Paul Belmondo aux César (24 février 2017)
 (Thibault Camus / AP / SIPA)


Hommage chaleureux à Belmondo, oublié des César

La cérémonie a également rendu un hommage chaleureux à l'acteur français Jean-Paul Belmondo, 83 ans, présent pour la première fois à la grand-messe du cinéma français en dépit d'une carrière éclatante. "Tout jeune, quand j'allais au théâtre, tout le monde trouvait que j'avais  une sale gueule. Alors une fois ça va, deux fois ça va, trois fois, non ! Ma  mère m'a dit, comme ton père, tu devras avoir du courage. Et je n'ai jamais  manqué de courage, ce qui fait que je suis là", a lancé "Bébel", toujours  bronzé et souriant. Il n'a reçu qu'un seul César, en 1989, celui du meilleur acteur pour "Itinéraire d'un enfant gâté" de Claude Lelouch, qu'il n'était pas venu chercher à l'époque.
 
"Ma vie de courgette" du Suisse Claude Barras, conte délicat sur la tolérance qui a rencontré le succès auprès du public, a obtenu deux César, dont celui du meilleur film d'animation.
 
"Frantz" de François Ozon, nommé onze fois comme "Elle", n'a remporté qu'une seule récompense, celle de la meilleure photo.
 

Les principaux lauréats des César 2017

Meilleur film : "Elle" de Paul Verhoeven
Meilleur réalisateur : Xavier Dolan pour "Juste la fin du monde"
Meilleure actrice : Isabelle Huppert dans "Elle"
Meilleur acteur : Gaspard Ulliel dans "Juste la fin du monde"
Meilleure actrice dans un second rôle : Déborah Lukumuena dans "Divines" de Houda Benyamina
Meilleur acteur dans un second rôle : James Thierrée dans "Chocolat"
Meilleur espoir féminin : Oulaya Amamra dans "Divines "
Meilleur espoir masculin : Niels Schneider dans "Diamant noir"
Meilleur film étranger: "Moi Daniel Blake" de Ken Loach
Meilleur film d'animation: "Ma vie de courgette" de Claude Barras
Meilleur documentaire: "Merci patron !" de François Ruffin
 
 

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