Hollywood : les réalisateurs français accueillis par le festival Colcoa
Lisa Azuelos présente le 27 avril son film "Une rencontre", au public américain, quelques jours à peine après sa sortie en France, retrouvant pour l'occasion Los Angeles, une ville chère à son coeur. "C'est la ville qui me correspond le mieux sur la Terre", déclare-t-elle. "Toutes les étapes importantes de ma vie se sont jouées ici : quand j'ai décidé de me marier, de divorcer, de faire un film... Il y a des endroits, comme ça, où quelque chose arrive chaque fois que l'on y va". La cinéaste se définit comme une cinéaste "psycho-disco", à mi-chemin entre "l'ordre anglo-saxon et le chaos français". La réalisatrice de 48 ans a vécu dans la Cité des Anges pendant un an, lorsqu'elle a réalisé "LOL USA" (2012), le remake américain de "LOL" (2008), devenu, avec plus de 3,5 millions d'entrées, un phénomène générationnel.
Une "nouvelle rencontre" avec Sophie Marceau
Pour "Une rencontre", Lisa Azuelos retrouve Sophie Marceau, qu'elle avait déjà dirigée dans "LOL". "C'est une actrice très touchante, très juste, que j'aime beaucoup filmer", dit-elle. "C'est quelqu'un dont on peut se sentir très proche, mais qui garde toujours une part de mystère. Et c'est ça qui est attirant chez les gens: quand on ne sait pas qui ils sont mais qu'on aimerait beaucoup le savoir", ajoute-t-elle. Dans le film, Sophie Marceau est une écrivain à succès qui tombe amoureuse d'un avocat marié (François Cluzet), sous le charme lui aussi mais luttan contre ses pulsions par amour pour sa femme (interprétée par Lisa Azuelos).
L'idée de se glisser dans le rôle de l'épouse était naturelle, pour la cinéaste. "Comme je n'ai pas réussi à faire toute ma vie avec le même homme, le fantasme pour moi c'est ça", observe-t-elle. "Ce n'est pas d'avoir un homme chaque nuit, c'est d'avoir un homme pour toute la vie. Mais ça n'arrivera plus puisque j'ai divorcé. Donc je joue le rôle que je fantasme". En mettant François Cluzet au centre d'un dilemme -- succomber à la passion ou protéger le bonheur sincère de sa vie de couple -- la cinéaste a voulu "dire qu'il y a plusieurs façons d'aimer". Avec ce film, comme avec ses précédents, Lisa Azuelos a cherché "ce mélange entre film d'auteur et comédie qui me bouleverse dans les films anglais", le cinéma dont elle se sent la plus proche.
Katell Quillévéré et Hélier Cisterne forment un couple dans la vie. Fait rare, les deux cinéastes ont été sélectionnés conjointement au festival COLCOA du cinéma français à Hollywood, avec leurs films "Suzanne" et "Vandal". "Il n'y a pas beaucoup de festivals où nous sommes ensemble, je crois que c'est le deuxième", observe Katell Quillévéré dont les deux longs métrages, "Un poison violent" et "Suzanne", ont connu les honneurs du festival de Cannes -- le premier à la Quinzaine de Réalisateurs (2010), le deuxième à la Semaine de la Critique (2013). Lié par "un besoin viscéral de faire du cinéma", le couple Katell Quillévéré et Hélier Cisterne incarne la veine "réaliste" du jeune cinéma français, avec des films révélant ce qu'il y a de "grand et puissant dans la vie des gens ordinaires". Les deux cinéastes ont, disent-ils, "besoin de faire des films de manière absolument entière, sincère, des choses qui nous ressemblent profondément", explique Katell Quillévéré. C'est précisément cette sincérité que Hélier apprécie le plus dans "Suzanne", qui décrit une vingtaine d'années de la vie de son héroïne, navigant tant bien que mal entre son amour pour sa famille et sa passion incontrôlable pour un bandit. Quant à la qualité principale de "Vandal", qui suit un adolescent découvrant une forme de liberté dans le monde du graffiti, elle réside selon Katell Quillévéré dans "la direction d'acteurs. La vérité qui se dégage de ces gamins est impressionnante".
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