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"Five" : Pierre Niney est une bande de jeunes à lui tout seul
Igor Gotesman a fait de la comédie son terrain de jeu. Scénariste, réalisateur et comédien, il signe avec "Five" son premier long métrage derrière et devant la caméra, après le coup d’essai qu’était son court-métrage éponyme de 2011. Comme la bande au coeur du film, il a rassemblé un groupe de potes, Pierre Niney en tête, avec lequel il a créé la "pastille" "Casting(s)" pour Canal +.
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Buddy movie
"Five" revendique son statut irrévérencieux en traitant frontalement le sexe, la drogue et un brin de scatologie. Mais aussi immanquablement l’amour. Il rappelle le ton d’une série anglaise, "Absolutly Fabulous", mais avec une couleur toute française dans son environnement, très parisien. Une comédie décomplexée qui n’évite pas les clichés. C’est ce parisianisme qui entache le film, avec son riche fils à papa, ses grands appartements bourgeois des beaux quartiers, son milieu d’étudiants dilettantes et attardés, la formation de comédien que suit Samuel (Pierre Niney)… C’est sûr, on n’est pas dans un milieu rural prolétaire.Cette bande de cinq potes de toujours, dont une femme (Margot Bancilhon), n’en n'est pas moins sympathique et l’on suit leurs tribulations avec une jubilation certaine. Tim, Vadim, Margot, Nestor et Samuel évoquent les lycéens du "Péril jeune" (1994) de Cédric Klapish, avec une bonne dizaine d’années de plus. Mais Gotesman n’est pas Klapish, qui jouait de la fin de l’adolescence avec une rare acuité, dans laquelle nombre de spectateurs s’etaient retrouvés. Il s’agit ici de trentenaires à la maturité chancelante, sujet plus convenu dans la tradition du "buddy movie" (film de copains), très largement traité.
Film générationel
Si Igor Gotesman ne fait pas preuve d’une cinématographie révolutionnaire, il insuffle à "Five" une vraie dynamique, avec des rôles bien cernés. Il enquille surtout des dialogues qui font mouche. L'histoire qui voit des jeunes adultes aisés se livrer au deal de drogue, pourra faire grincer les dents de spectateurs confrontés à ce problème avec leur progéniture (même dans des milieux moins nantis). Mais on ne peut pas reprocher au film de traiter ce sujet grave dans le cadre d’une comédie. Sans prise de distance vis à vis des problématiques sociétales, peu de films verraient le jour.Les cinq acteurs portent le film, Pierre Niney en tête, dans la peau du chef de bande. Ils dégagent l’empathie, inspirent l’adhésion, comme autant de Pieds Nickelés qui se frottent à la vie, en ayant toutes les difficultés à trouver leur autonomie. "Five" ne cesse de répéter : "on ne choisit pas sa famille, on la créé avec ses amis". Le postulat n’est pas nouveau, mais Igor Gotesman le traite efficacement, avec un humour émergeant autant des situations que des personnages. L’émotion n’est pas absente, évitant ainsi de sombrer dans le potache, même si l’on n’en n'est jamais très loin et parfois, il faut bien le dire, en plein dedans. Mais cela reflète aussi un manque de maturité, reproché régulièrement à cette génération. Et son besoin viscéral de garder une part de rêve. "Five" remplit son contrat, en bousculant une comédie à la française souvent bien trop sage.
La fiche film
Comédie de Igor Gotesman (France), avec : François Civil, Idrissa Hanrot, Igor Gotesman, Margot Bancilhon, Pierre Niney – Durée : 1h42 – Sortie : 30 mars 2016
Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs
Synopsis : Cinq amis d'enfance rêvent depuis toujours d'habiter en colocation. Lorsque l’occasion d’emménager ensemble se présente, Julia, Vadim, Nestor et Timothée n’hésitent pas une seule seconde, surtout quand Samuel se propose de payer la moitié du loyer ! A peine installés, Samuel se retrouve sur la paille mais décide de ne rien dire aux autres et d'assumer sa part en se mettant à vendre de l'herbe. Mais n'est pas dealer qui veut et quand tout dégénère, Samuel n’a d’autres choix que de se tourner vers la seule famille qu'il lui reste : ses amis !
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