Films menacés : le CNC calme le jeu
"Je ne partage pas le caractère alarmiste de certaines déclarations" a assuré Eric Garandeau, président du CNC, prenant acte du fait "que des repreneurs commencent à se manifester" pour certaines des sociétés mises enliquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Nanterre.
La fermeture de ces laboratoires du groupe Quinta Industries - LTC, Duran Dubois, SIS et Scanlab - chargés de produire les copies de films, ou de leur montage et effets spéciaux quand ils sont en post-production, fait peser de lourdes incertitudes sur 36 longs métrages qui pourraient voir leur sortie en salles retardées. Parmi eux : "Astérix, au Service de sa Majesté" (qui nécessite de nombreux effets spéciaux), "La Vérité si je mens 3 ", "Infidèle" de Jean Dujardin et Gilles Lellouche, le prochain Leos Carax ("Holly Motors") ou encore "Thérèse Desqueyroux" de Claude Miller.
"Nous procédons à l'examen des films au cas par cas pour déterminer quels sont les moyens à mettre en oeuvre", a assuré Eric Garandeau, affirmant que le CNC se tenait au courant "heure par heure" de l'évolution de la situation, avant de convoquer jeudi la réunion de tous les professionnels concernés.
Quinta Industries a affirmé, dans un communiqué, se fixer "comme premier objectif de maintenir (ses) capacités de post-production et de tirage" des copies et qu'"aucune conséquence sociale n'était prévue à ce jour". Il a également assuré que les salaires seraient payés. Cent-cinquante salariés sont concernés.
Méfiance des professionnels
Selon la Fédération des industries du cinéma (Ficam), en revanche, rien n'est réglé et les repreneurs qui se sont manifestés ne sont pas forcément très sérieux.
La Ficam réagit notamment aux déclarations du patron de Quinta, le producteur franco-tunisien Tarak Ben Amar, affirmant au Point que "la faillite des Laboratoires LTC n'aura pas de conséquences dommageables pour les 36 films en cours de montage".
"Seuls cinq des 36 films en danger sont détenus par les Laboratoires LTC" et "aucune solution n'est apportée pour les 31 autres films traités par les filiales en liquidation Duran, Duboi, et Scanlab", affirme la fédération.
Pour la Ficam "cette déclaration aggrave encore le danger encouru par ces oeuvres en laissant croire aux producteurs et pouvoirs publics qu'elles seraient sécurisées"
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