Festival du film de Compiègne : pour Clovis Cornillac, son film "Couleurs de l'incendie" est un "Monte-Cristo au féminin"
L'acteur et réalisateur français a tourné "Couleurs de l'incendie", adapté du livre de Pierre Lemaitre. Clovis Cornillac se confie sur le tournage de ce film qui explore le destin brisé d'une riche héritière dans l'entre-deux-guerres.
Pour réaliser Couleurs de l'incendie, son dernier film à l'affiche à partir du 9 novembre, Clovis Cornillac a pu s'appuyer sur un compagnon de cordée de premier choix, Pierre Lemaitre, auteur du livre adapté. Qui plus est, l'écrivain prix Goncourt pour Au revoir là-haut a une solide et brillante expérience de scénariste : en 2017, il avait reçu un César pour l'adaptation au cinéma de son roman.
"Je suis très client de l'écriture de Pierre Lemaitre. Il m'a dit : 'Ecoute, moi mon livre il est fait. Maintenant, pour le scénario tu me demandes ce que tu veux.' J'ai eu un avantage énorme, car Pierre est capable d'écrire un scénario. Ce que tout auteur de roman n'est pas capable de faire. A chaque fois que je lui demandais quelque chose, il répondait favorablement. Trois jours après, j'avais une nouvelle version de ce que j'avais demandé", racontait un Clovis Cornillac admiratif, sur le plateau de France 3 Grand Est le 5 novembre.
Si Pierre Lemaître l'a aiguillé, Clovis Cornillac a ensuite pris sa liberté pour réaliser Couleurs de l'incendie à sa façon. "Une fois que le scénario était prêt, il m'a dit : 'Maintenant, c'est ton affaire"", raconte le réalisateur.
"Dans les années 1920, les femmes étaient considérées comme des choses à part entière et non pas comme des individus capables d'être à la tête d'une entreprise"
Clovis Cornillac
Dans ce thriller qui s'inscrit dans l'entre-deux-guerres, le spectateur suit le destin de Madeleine, la riche héritière d'un empire financier. En février 1927 se déroulent les obsèques du banquier Marcel Péricourt. Sa fille Madeleine est la seule héritière, après le suicide de son frère Edouard quelques années plus tôt. L'oncle de Madeleine, Charles Péricourt, magouille dans l'ombre pour déposséder sa nièce de sa fortune.
En avant-première à Compiègne
"C'est une sorte de Monte-Cristo au féminin entre les années 1920 et 1934. Il y a cette femme écrasée à un moment terrible dans sa vie, qui est obsédée par son enfant à qui il est arrivé un drame au début du film. Il y a aussi un spoliage absolu d'hommes. Dans les années 1920, les femmes étaient considérées comme des choses à part entière et non pas comme des individus capables d'être à la tête d'une entreprise", juge Clovis Cornillac.
Il se mêle aussi autre chose autour de l'histoire de Madeleine Péricourt dans Couleurs de l'incendie. En toile de fond de l'intrigue, la montée du nazisme étend un climat d'inquiétude sur Paris. "Il y a plein de thématiques, la politique, la trahison, l'argent, la montée du nazisme...", énumère Clovis Cornillac, qui signe là son 4e long-métrage après notamment C'est magnifique ! (2021).
Présent au Festival du film de Compiègne, qui présentait en avant-première Couleurs de l'incendie dimanche, Clovis Cornillac a dit vouloir un film qui "interroge" et "enchante". Il était en tout cas pile dans la thématique "Témoins de l'histoire" de l'édition 2022 du festival et a pu apprécier l'enthousiasme du public à la fin de la projection. "C'est pour ça que je suis là, j'ai envie de voir comment le public réagit à ce que je leur propose."
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