Emad Burnat, Palestinien et nommé aux Oscars, a failli être refoulé des USA
"La nuit dernière, j'ai été interrogé pendant une heure avec ma famille par les services de l'immigration américaine de Los Angeles sur les raisons de mon voyage aux Etats-Unis", a expliqué le réalisateur dans un communiqué.
"Les douaniers voulaient la preuve que j'étais nommé aux Oscars et ils m'ont dit que si je ne pouvais justifier mon voyage, ma femme Soraya, mon fils Gibreel et moi-même, serions renvoyés en Turquie le jour-même", a-t-il expliqué.
"Il s'agit d'une expérience désagréable, mais les Palestiniens vivent cela quotidiennement en Cisjordanie", a-t-il ajouté. "Il y a 500 points de contrôle israéliens, des barrages routiers et de nombreuses barrières qui empêchent tout mouvement sur nos terres, et pas un seul d'entre nous ne passe à travers l'expérience que nous avons vécue aujourd'hui avec ma famille."
Le réalisateur palestinien a finalement pu entrer sur le territoire américain pour assister aux Oscars, selon le récit de Michael Moore sur son site. Interviewé par le Huffington Post, Emad Burnat a raconté qu’il s’était déjà rendu aux Etats-Unis sans avoir de problème.
"Cinq caméras brisées" est le premier documentaire palestinien en lice aux Oscars, qui seront décernés dimanche.
Un film qui raconte le combat de villageois palestiniens contre le mur
Coréalisé avec l’Israélien Guy Davidi, le film d’Emad Burnat raconte la lutte non violente des habitants du village palestinien de Bil’in contre la construction par les Israéliens du mur qui les exproprie de la moitié de leurs terres, sur lesquelles est édifiée une colonie israélienne.
Bil'in, situé à une dizaine de kilomètres à l'ouest de Ramallah (Cisjordanie), avait attiré l'attention de la communuauté internationale quand ses habitants commencèrent à manifester pacifiquement, en 2005.
La même année, Emad Burnat, un cueilleur d'olives, reçoit en cadeau une petite caméra, pour la naissance de son quatrième enfant. Très vite, son usage déborde le cadre familial et Emad commence à filmer la résistance de Bil'in. Le titre du film fait allusion aux cinq caméras qu’il a utilisées et qui ont été brisées par l'armée israélienne ou les colons.
"Cinq caméras brisées" est sortis sur les écrans en France mercredi (20 février 2013)
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