DVD : trois films gothiques déterrés
La bande-annonce de "La Crypte du vampire" :
« La Crypte du vampire », signé en 1964 Camillo Mastrocinque, sous le pseudonyme de Thomas Miller, relève de la période italienne de Christopher Lee, lors de laquelle il enchaîna une série de films gothiques spaghettis plus ou moins mémorables, après le succès du « Cauchemar de Dracula » de la Hammer. L’acteur britannique y campe pour une des rares fois de sa carrière, un personnage positif, néanmoins inquiétant, victime d’une malédiction qu’il tente d’enrayer. Réalisateur prolifique entre 1937 et 1968, Mastrocinque dirigea notamment l’inénarrable Toto dans quatre films. Cette honnête « Crypte du vampire », dans la pure lignée de la veine horrifique italienne, s’inspire très librement de « Carmilla », classique de la littérature vampirique. Une curiosité que les amateurs apprécieront. Dans les bonus, les lumières d’Alain Petit resituent le film dans l’âge d’or du fantastique italien et s’attarde sur la carrière de Camillo Mastrocinque, avec un diaporama d’affiches et de photos.
La bande-annonce du "Cimétière des morts-vivants" :
« Le cimetière des morts vivants » (1965) met quant à lui une autre star de l’épouvante italienne : la somptueuse Barbara Steele dans un film signé Massimo Pupillo que nous avions croisé cet été à travers son délirant « Vierges pour le bourreau ». Ce « Cimetière » tient ses promesses dans la lignée du meilleur du gothisme transalpin, avec une très belle photo noir et blanc qui longe ses corridors et autre cimetières nocturnes. L’intrigue respecte les codes du genre à la lettre : arrivée d’un notaire dans un lugubre château pour régler la succession d’un défunt versé dans l’occulte et la nécrophilie, tombant amoureux de sa descendante, Barbara Steele, qui, pour la seule fois de sa carrière, a tourné nue, ce qui rajoute de la notoriété à ce film, dont l’atmosphère renvoie à Edgar Poe. Dans les bonus, Alain Petit s’étonne que l’on ait identifié le film au poète de Boston, puisqu’il ne se réfère à aucune de ses nouvelles. L’ambiance, pourtant, est toute entièrement issue de son univers macabre.
« Le Château des messes noires » est, lui, plus tardif (1973) et ne relève pas du gothisme italien, mais… suisse ! (le film fut tourné en Suisse et est une coproduction entre l’Allemagne, la Suisse et la Suède). A l’époque, l’érotisme pointe le bout de son sein et passe pour beaucoup par le cinéma fantastique, permissif dans la représentation de la violence, mais aussi du sexe. En France, Jean Rollin en est le chantre, et en Espagne, Jesus Franco. Réalisé par l’américain Joe Sarno, pionnier de la « sexploitation » des années 60, ce « Château » reste un des meilleurs produits de ce mélange entre fantastique et érotisme, en pleine expansion au début des années 70. Il y a un vrai scénario, qui renvoie à la comtesse Bathory (l’équivalent hongrois de Vlad Tepes – Dracula – en Roumanie), avec un thème lesbien très appuyé et osé pour l’époque ainsi que justifié dans le script. Le film vaut aussi pour la beauté de ses actrices et celle de la photographie, qui en font un petit bijou étrange de la période, où sont projetés sur les écrans les derniers fleurons du « commercial ».
Chaque film est édité chez Artus Films au prix de 12,90 euros.
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