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Sunny Side Of The Doc à La Rochelle : musées et sites culturels jouent la carte du documentaire

Pour séduire leurs visiteurs, musées et lieux culturels investissent dans la réalité virtuelle, devenant eux-mêmes des producteurs de films "immersifs", qu'ils sont venus présenter au Sunny Side of the Doc à La Rochelle. Créé voici 28 ans, ce festival devenu acteur du marché international du documentaire attire du 25 au 28 juin 2.000 professionnels de 60 pays.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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L'affiche du Festival Sunny Side of the Doc à La Rochelle
 (DR)

"Le savoir pur ne marche plus. Aujourd'hui, les visiteurs veulent un savoir ET une expérience. Il faut faire de l'édutainment, de l'éducation divertissante", analyse Olivier Mercoli, directeur général de la Cité de l'océan de Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), venu au festival international du film documentaire pour partager son expérience avec d'autres acteurs du secteur. Et pourquoi pas passer des commandes aux créateurs présents.

"Par exemple dans quelques jours, les visiteurs de la Cité de l'océan équipés d'un casque pourront plonger au milieu de requins, comme l'a fait le biologiste marin Laurent Ballesta". Et voir comme lui la scène à 360 degrés, explique-t-il, en référence au documentaire "700 requins dans la nuit" que la Cité a contribué à financer. Un film diffusé début juin par la chaîne Arte. A Biarritz, la Cité de l'océan a doublé sa fréquentation en deux ans "grâce à la réalité virtuelle. On atteindra 100.000 visiteurs cette année", assure M. Mercoli à l'AFP. 

Les sites culturels cherchaient depuis longtemps à révolutionner les traditionnels - et parfois barbants - films pédagogiques mais la technologie faisait défaut. Désormais, ils multiplient les courts-métrages immersifs, comme le Muséum national d'histoire naturelle qui propose à ses visiteurs de suivre l'évolution de 460 espèces au fil des millénaires en l'espace de 15 minutes. Une illustration frappante de la proximité génétique entre un cèdre du Liban, un champignon (l'amanite panthère) et... l'homme.

"Les études montrent qu'on assimile plus vite en vivant une expérience émotionnelle qu'en lisant des panneaux", assure Stéphanie Targui, responsable des contenus numériques du MNHN. Le Muséum, qui chapeaute douze sites au total (musées, zoos et jardins), envisage même de vendre à l'international les documentaires qu'il produit.

"Mémoire augmentée" 

Les films immersifs, voire interactifs, sont aussi devenus un "must" pour le Centre des musées nationaux, qui gère une centaine de sites en France, de l'Arc de triomphe parisien aux tours de La Rochelle en passant par le Mont-Saint-Michel. Ils permettent de faire revivre des sites historiques devenus méconnaissables au fil du temps, comme l'abbaye de Cluny (Saône-et-Loire), détruite à la Révolution, ou la Conciergerie de Paris, passée de résidence royale à prison. "La réalité virtuelle donne plus de vérité et de véracité à un monument qui a totalement changé", estime Laure Pressac, responsable de la mission "stratégie, prospective et numérique" du Centre.

L'Institut national de l'audiovisuel mise quant à lui sur la "mémoire augmentée" pour donner un coup de modernité à ses archives célèbres : grâce à un casque de réalité virtuelle, le spectateur de passage au Sunny side of the Doc se retrouve propulsé au coeur du procès de Nelson Mandela par le régime ségrégationniste d'Afrique du Sud (1963-1964), comme s'il était assis sur les bancs du public.

Acteur culturel autant que médiatique, France Télévision proposera bientôt deux documentaires pour vivre l'entraînement de Thomas Pesquet, puis une sortie dans l'espace avec l'astronaute. A condition d'être équipé d'un casque de réalité virtuelle, le spectateur pourra les voir en les téléchargeant sur la plateforme de diffusion du groupe public.

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