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Sandrine Bonnaire signe un documentaire sur son ami Higelin
L'actrice et réalisatrice Sandrine Bonnaire a présenté ce week-end en avant-première au Fipa (Festival de Biarritz des programmes audiovisuels) un documentaire sur le chanteur et musicien Jacques Higelin. Pour ce film de 52 mn, elle dit avoir "traqué" son ami Higelin pendant un an derrière sa caméra afin de réaliser un "portrait intimiste".
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Rencontrés par hasard dans un train
"J'avais envie d'aller gratter ce qu'il y a derrière l'artiste", se souvient Sandrine Bonnaire à propos de ce documentaire titré "Ce que le temps a donné à l'homme." Les deux artistes se sont rencontrés "par hasard, dans un train, il y a trois ans", raconte l'actrice qu'Higelin a réussi à faire chanter sur son dernier album "Beau repaire" sorti en avril 2013.
"Il m'a dit "tu chantes ?", je lui ai répondu : "j'sais pas chanter". Il a ajouté : "je voudrais bien faire quelque chose avec toi" et nous avons fait ce duo ("Duo d'anges heureux")".
Chevelure blonde, relevée en chignon flou, silhouette menue, vêtue d'une jupe noire, courte et plissée, sur des collants bleu canard, la comédienne de 47 ans a la silhouette d'une ballerine. Et ce sourire immense entre de ravissantes fossettes. A peine quelques ridules marquent le coin de ses yeux noirs maquillés d'un trait de khôl.
Une "très belle" relation
"Quand Jacques a démarré sa tournée au mois de juin (2013), je suis allée chanter avec lui au Casino de Paris".
Son percussionniste Dominique Mahut, qui lui avait écrit en 2009 "un petit bout de musique" pour son court-métrage "Le Dessin de Paul", un "petit machin" contre le racisme, a alors eu l'idée du film. "Il a vu que notre relation qui avait grandi était très belle", dit-elle.
"J'ai dit +oui+, tout de suite. Parce que c'est un immense artiste et qu'il est important d'en conserver la mémoire, il le mérite", explique-t-elle.
C'est après qu'elle a eu "vraiment peur", en mesurant "l'énorme responsabilité" qu'elle portait en s'attaquant à une "telle figure". "C'est quelqu'un qui n'aime pas être filmé, et j'avais peur de ça aussi".
Le format de 52 mn n'était "pas évident pour une grande carrière comme la sienne" mais ce n'était pas l'icône qui l'intéressait de toute façon. "J'avais envie d'aller gratter plutôt ce qu'il y a derrière, c'est un portrait intimiste".
A la fois "très tendre et sauvage"
A force de chanter avec lui, elle a eu accès au Jacques Higelin authentique qu'elle souhaitait transmettre. "Je ne dirais pas qu'il est plus raisonnable, mais plus posé, plus réfléchi, et c'est cette couleur-là que je voulais donner au film. Le montrer tel qu'il est". C'est à dire un homme pudique d'une grande sensibilité.
"C'est quelqu'un de très tendre et de sauvage à la fois. Dès que quelque chose l'emmerde, il n'hésite pas à le dire, enfin c'est un mauvais garçon quoi ... mais j'ai su gérer". Elle rit. "Il s'est vraiment abandonné à la caméra, cela se ressent beaucoup dans le film ! Curieusement d'ailleurs, il y a des similitudes avec mon film sur ma soeur". "Elle s'appelle Sabine", portrait de sa soeur autiste sorti en 2008.
Dirigée dès l'adolescence par Maurice Pialat dans "A nos amours" (1983) puis par certains des plus grands réalisateurs, comme Claude Sautet, Claude Chabrol, Agnès Varda, Jacques Rivette, André Téchiné, Raymond Depardon, la réalisatrice est dépositaire d'un sacré legs. "J'ai tellement été nourrie par ces gens-là, j'ai grandi face à ces gens qui savaient regarder, c'est une éducation inconsciente. Mais c'est observer qui m'intéresse pour dire des choses".
C'est une autre Sandrine Bonnaire, silencieuse qui se produit actuellement sur les scènes de France. Danseuse, elle laisse parler son corps dans "Le Miroir de Jade", qu'elle a conçu avec la chorégraphe Raja Shakama, amie de toujours. Elle passera par le Théâtre du Rond-Point à Paris entre le 10 mars et le 11 avril.
Le documentaire "Ce que le temps a donné à l'homme" sera diffusé sur Arte au deuxième trimestre 2015
"J'avais envie d'aller gratter ce qu'il y a derrière l'artiste", se souvient Sandrine Bonnaire à propos de ce documentaire titré "Ce que le temps a donné à l'homme." Les deux artistes se sont rencontrés "par hasard, dans un train, il y a trois ans", raconte l'actrice qu'Higelin a réussi à faire chanter sur son dernier album "Beau repaire" sorti en avril 2013.
"Il m'a dit "tu chantes ?", je lui ai répondu : "j'sais pas chanter". Il a ajouté : "je voudrais bien faire quelque chose avec toi" et nous avons fait ce duo ("Duo d'anges heureux")".
Chevelure blonde, relevée en chignon flou, silhouette menue, vêtue d'une jupe noire, courte et plissée, sur des collants bleu canard, la comédienne de 47 ans a la silhouette d'une ballerine. Et ce sourire immense entre de ravissantes fossettes. A peine quelques ridules marquent le coin de ses yeux noirs maquillés d'un trait de khôl.
Une "très belle" relation
"Quand Jacques a démarré sa tournée au mois de juin (2013), je suis allée chanter avec lui au Casino de Paris".
Son percussionniste Dominique Mahut, qui lui avait écrit en 2009 "un petit bout de musique" pour son court-métrage "Le Dessin de Paul", un "petit machin" contre le racisme, a alors eu l'idée du film. "Il a vu que notre relation qui avait grandi était très belle", dit-elle.
"J'ai dit +oui+, tout de suite. Parce que c'est un immense artiste et qu'il est important d'en conserver la mémoire, il le mérite", explique-t-elle.
C'est après qu'elle a eu "vraiment peur", en mesurant "l'énorme responsabilité" qu'elle portait en s'attaquant à une "telle figure". "C'est quelqu'un qui n'aime pas être filmé, et j'avais peur de ça aussi".
Le format de 52 mn n'était "pas évident pour une grande carrière comme la sienne" mais ce n'était pas l'icône qui l'intéressait de toute façon. "J'avais envie d'aller gratter plutôt ce qu'il y a derrière, c'est un portrait intimiste".
A la fois "très tendre et sauvage"
A force de chanter avec lui, elle a eu accès au Jacques Higelin authentique qu'elle souhaitait transmettre. "Je ne dirais pas qu'il est plus raisonnable, mais plus posé, plus réfléchi, et c'est cette couleur-là que je voulais donner au film. Le montrer tel qu'il est". C'est à dire un homme pudique d'une grande sensibilité.
"C'est quelqu'un de très tendre et de sauvage à la fois. Dès que quelque chose l'emmerde, il n'hésite pas à le dire, enfin c'est un mauvais garçon quoi ... mais j'ai su gérer". Elle rit. "Il s'est vraiment abandonné à la caméra, cela se ressent beaucoup dans le film ! Curieusement d'ailleurs, il y a des similitudes avec mon film sur ma soeur". "Elle s'appelle Sabine", portrait de sa soeur autiste sorti en 2008.
Dirigée dès l'adolescence par Maurice Pialat dans "A nos amours" (1983) puis par certains des plus grands réalisateurs, comme Claude Sautet, Claude Chabrol, Agnès Varda, Jacques Rivette, André Téchiné, Raymond Depardon, la réalisatrice est dépositaire d'un sacré legs. "J'ai tellement été nourrie par ces gens-là, j'ai grandi face à ces gens qui savaient regarder, c'est une éducation inconsciente. Mais c'est observer qui m'intéresse pour dire des choses".
C'est une autre Sandrine Bonnaire, silencieuse qui se produit actuellement sur les scènes de France. Danseuse, elle laisse parler son corps dans "Le Miroir de Jade", qu'elle a conçu avec la chorégraphe Raja Shakama, amie de toujours. Elle passera par le Théâtre du Rond-Point à Paris entre le 10 mars et le 11 avril.
Le documentaire "Ce que le temps a donné à l'homme" sera diffusé sur Arte au deuxième trimestre 2015
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